Homélie du 2 novembre 2025 -

Commémoration fidèles défunts

Chers amis,

Dans quelques instants, nous allons prendre le temps de nommer un par un les 58 personnes qui nous ont quittées depuis novembre dernier et dont nous avons célébré les ENCIELEMENTS ici même à Saint François-Xavier ou à la chapelle Saint Yves.

Personnes âgées décédées au terme d’une belle et longue vie ou d’autres plus jeunes, nous ayant quittés de manière trop subite ou brutale et dont je salue chaleureusement la présence des parents ou des amis. Soyez assurés de notre amitié, de notre soutien et de notre prière. 

Et nous voici ici, ce matin, à la messe ! En chaque eucharistie, l’Église prie pour tous les défunts. Au moment de la prière eucharistique, après la consécration, il y a toujours une mention particulière pour nos frères et sœurs défunts.

Où sont-ils ? Que deviennent-ils ? Saint Paul invite au réconfort et nous redit le centre de l’Espérance chrétienne : « Jésus, nous le croyons, est mort et ressuscité ; de même, nous le croyons aussi, ceux qui se sont endormis, Dieu, par Jésus, les emmènera avec lui ».

Celles et ceux que nous avons connus, aimés et estimés, ne peuvent avoir été absorbés, dissous dans le néant. Que dit Jésus dans l’Évangile : « Tous ceux que le Père me donne viendront jusqu’à moi : et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors ».

Nous croyons et nous espérons que nos chers défunts ont vécu la Grande Rencontre et qu’ils sont entrés dans la Paix de Dieu. Après peut-être un temps nécessaire de purification et de réconciliation, et, s’adapter ainsi à la lumière du Christ ressuscité.

Nous voulons croire que nos défunts participent désormais à la vie divine, en contemplant la face de Dieu, avec les anges et tous les saints.

Où sont-ils ? Que deviennent-ils ?

Nous avons tendance à penser qu’ils sont « là-haut », alors que nous sommes ici-bas. Mais ce sont des manières imagées de dire les choses, car pour Dieu, il n’y a pas de haut et de bas, il n’y a qu’un seul monde, le monde de Dieu, celui qui est visible et celui qui est invisible.

Si nous croyons qu'il n'y a qu'un seul monde, alors nous devons aussi comprendre que la terre est dans le monde de Dieu, que l'univers est dans le monde de Dieu et que la résurrection, ce n'est pas un « autre » monde.

C’est pourquoi nous pouvons affirmer que nous sommes en lien direct avec ceux que nous avons aimés, par la médiation du Christ qui s’est fait homme, et par son « Pain de vie » toujours offert et qui nous incorpore à Dieu.

Alors, comment vivre une nouvelle communion avec nos défunts ? Pas dans les vestiges du passé, pas dans la nostalgie des jours passés, mais dans la joie de les savoir incorporés à Dieu. Ils sont avec nous pendant que nous célébrons l’Eucharistie. Ils sont avec nous lorsque nous communions au Corps du Christ.

En mangeant au même corps, en buvant à la même coupe, la messe nous unit donc à nos proches. Notre célébration réunit ainsi la Terre et le Ciel, fidèle à ce que le mot liturgie signifie : « l’action de tous » !

En communiant au même corps, nous faisons corps avec le Christ et nous nous approchons de celles et ceux qui participent, dans la paix, à l’éternelle vie divine ! Pour vivre éternellement, il nous faut apprendre à aimer le Christ et à le laisser grandir et demeurer en nous.

C’est donc en vivant de l’eucharistie que nous nous préparons déjà à vivre dans l’Éternité. L’eucharistie que nous célébrons est déjà l’expression de notre Espérance chrétienne !

Contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, la messe n’est pas une célébration liturgique « routinière ». Elle est une rencontre, un rendez-vous préférentiel avec le Christ qui nous met en lien direct avec les saints et nos proches défunts.

Dès lors, comment ne pas vouloir prier pour eux, souvent … et plus encore, comment ne pas aimer les mettre au cœur de nos eucharisties en faisant célébrer des messes pour eux et avec eux ?

Nous devons rendre grâce de les avoir connus et nous devons aussi intercéder pour ceux qui sont en attente, afin de les aider à accueillir pleinement la miséricorde du Seigneur !

« Qui mange de ce pain ne mourra jamais ! ». Vivre le mystère de l'Eucharistie, c'est vivre avec Dieu, le mystère de la mort et de la résurrection. Alors restons et demeurons dans l’Espérance ! Un jour, nous reverrons nos chers défunts alors ce sera la joie parfaite ! Il est grand le mystère de la foi !    AMEN.    

P. Patrice Marivin