FAIM DE VIE !
A partir de ce lundi 27 mai, le texte sur "l'aide à mourir" va être débattu en séance publique à l'Assemblée Nationale !
Non pas "à chacun sa vérité" en ce domaine, tant nous savons que la "fin de vie" n'est pas une césure bien distincte entre la vie et la mort, comme déjà à l'extérieur de la vie : elle est plutôt une étape même de la vie.
Le mois dernier, j'ai ressenti une vraie joie à la sortie du document "Dignitas infinita" par le Dicastère pour la Doctrine de la Foi.
Ce texte sur la dignité humaine permet de préciser clairement les différentes compréhensions de la dignité dans une période où nos sociétés sont bousculées dans leurs repères éthiques.
Rappelons ici quelques repères :
La dignité ontologique : c'est la dignité que nous avons tous, par le simple fait d'être une personne humaine, une créature voulue et aimée de Dieu. On ne peut jamais perdre cette dignité : elle est inaliénable, quelles que soient les circonstances de santé ou de maladie, de richesse ou de pauvreté, de renommée ou de mépris.
La dignité morale est liée à la liberté de poser tel ou tel acte. On dira alors qu'une personne qui agit contre sa conscience n’a pas un comportement digne. Telle façon de faire dégrade la dignité morale de la personne qui agit mal (vol, mensonge, violence physique ou verbale, etc....).
La dignité sociale recouvre les circonstances de notre vie ensemble. Des conditions d'extrême pauvreté, d'oppression ou d'exploitation n'offrent pas les conditions humaines minimales.
La dignité existentielle est, elle, davantage liée à l'expérience personnelle que chacun fait de ses conditions de vie et de ses relations. Une personne se sent atteinte dans sa dignité existentielle quand elle se sent brimée, humiliée, atteinte dans son être et qu'elle perd l'estime d'elle-même.
A la suite du Christ, dans notre monde d'aujourd'hui, nous sommes appelés, à honorer la filiation divine de tout être humain (dignité ontologique), à favoriser la cohérence de vie entre la conscience et les actes (dignité morale), à nous engager pour des conditions de vie humaines (dignité sociale) et à prendre soin de toute personne en situation de vulnérabilité (dignité existentielle).
Nous avons "faim de vie" ! Que le souci constant du respect de la dignité de tout être humain guide chacune de nos journées ! Au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit !
Votre Curé