Au matin de la Pentecôte, les Apôtres étaient ensemble dans leur maison.
Ils étaient incertains, saisis de crainte. Qu’allaient-ils devenir ? Qu’avaient-ils à vivre ? Quel était l’avenir du message de Jésus ? Ils ne le savaient pas !
Tout à coup leur maison est secouée et remplie comme par un coup de vent. Sur chacun se pose comme une langue de feu. Ce souffle et ce feu prennent possession en eux. Au plus intime de leur cœur. Ils les poussent à sortir de leurs maisons, à parler, à donner leur vie pour l’Evangile. Avec la grâce et la force de Dieu !
En ce jour de Pentecôte, nous accueillons nous-mêmes le don que nous fait Jésus, le don de l’Esprit. A l’instant, nous avons imploré l’Esprit de nous procurer les sept dons de son amour ! Rappelez-vous notre catéchèse paroissiale à travers les Editoriaux depuis Pâques : la sagesse, l’intelligence, la science, la force, le conseil, la piété et la crainte de Dieu !
Pour chacun de nous se renouvelle aujourd’hui le baptême dans l’Esprit Saint reçu au Cénacle et les dons qui l’accompagnent.
A cet instant, je pense aux 40 adultes du diocèse baptisés ici même hier soir ! Avec tous les baptisés ou les confirmés de Pâques ou de Pentecôte, nous sommes invités, comme dit si bien Saint Paul, à vivre de l’Esprit, marcher selon l’Esprit, nous laisser conduire par l’Esprit Saint. Mais qu’est-ce que cela dit concrètement ?
Après les dons, voici les fruits de l’Esprit Saint : « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi ». En entendant l’énumération des fruits de l’Esprit Saint, nous comprenons très bien qu’il ne s’agit pas d’une production de vertus humaines que nous serions capables de faire grandir par nos propres efforts ! Il s’agit d’un don que Dieu fait aux hommes, il s’agit de la grâce qu’Il met en nos cœurs, pour faire avec les êtres que nous sommes, pauvres, pécheurs, faibles, fragiles et ordinaires, comme les apôtres, des disciples-missionnaires :
- Capables d’aimer,
- Capables de porter la joie,
- Capables d’être des artisans de paix,
- Capables d’endurer avec patience,
- Capables de manifester la bonté de Dieu,
- Capables de bienveillance, de foi et d’humilité,
- Capables de maîtrise de soi.
Aucun de nous n’est capable de ces fruits, sinon par la puissance de l’Esprit qui l’habite.
Nous qui sommes faits de la même pâte que les autres, avec nos limites, nos faiblesses et nos péchés, nous devenons capables de suivre le Christ, d’aimer, de donner notre vie, de témoigner des merveilles de Dieu, de nous mettre joyeusement au service des autres.
En ce jour de Pentecôte, je lance un appel à toute notre paroisse. Ecrire en lettres de chair et de sang, les Actes des Apôtres pour aujourd’hui.
« Vous aussi vous rendrez témoignage ». Cet appel n’est pas, avant tout, un ordre. C’est une nécessité intérieure. Peut-on être amoureux sans que cet amour ne se voie ? Sans qu’on ait envie de parler ? D’en parler ?
C’est la force de l’Esprit Saint :
- qui a poussé les apôtres dehors,
- qui leur a fait dépasser leurs peurs et leurs appréhensions,
- qui leur a soufflé les mots pour dire la tendresse de Dieu.
Ecrire les Actes des Apôtres pour notre temps aujourd’hui, ici et maintenant, en notre paroisse cathédrale ! C’est peut-être prendre le temps de répondre au questionnaire que vous recevez à l’intérieur de la feuille de chants. Et si c’était pour moi ? Avec la joie de l’Esprit Saint, me donner pour le bien du Corps tout entier de notre paroisse Saint Pierre Cathédrale. Quel est le don que le Saint Esprit m’a donné ? Qu’ai-je fait avec ce don, est-il enterré dans mon jardin secret ? Est-il mis au service pour le bien de tous ? Est-ce que je suis comme les apôtres après l’Ascension, craintif, isolé, timide ou tiède, ou je suis comme les apôtres après la Pentecôte, joyeux et osant vivre et annoncer la foi ?
Ouvrons notre cœur à l’Esprit !
L’Esprit Saint n’est pas tiède ; il est brûlant comme l’amour et l’émerveillement.
L’Esprit Saint n’est pas confortable ; il est souffle violent qui exige la vérité. Il est Celui qui déplace, qui « décoiffe », qui nous met debout et en mouvement. Il est dynamique.
L’Esprit Saint, troisième personne du Dieu Unique, n’est pas essoufflé ! Il continu de nous inspirer et nous donne la grâce d’être, de devenir, disciples missionnaires, pour le « meilleur et pour le dire » ! AMEN.
P. Patrice Marivin