Homélie du 12 mai 2024

Homélie du 12 mai 2024

Homélie du 7e dimanche de Pâques

Mes amis, entre les fêtes de l’Ascension et celles de la Pentecôte que nous attendons, nous invoquons l’Esprit Saint. L’Esprit qui renouvelle toute vie et toute chose ; l’Esprit qui vient au secours de notre faiblesse, l’Esprit qui vivifie, qui restaure en nous la joie, le feu, l’espérance.

L’évangile proclamé à l’instant nous fait légèrement revenir en arrière. Nous sommes quelques heures avant la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ,  quil livre ici un véritable testatment spirituel, une prière, celle que l’on appelle sacerotale. Une prière cœur à cœur entre le Fils Jésus et son Père bien-aimé du ciel.

Il y a tant et tant de prières nocturnes sur la montagne dont on ne sait guère le contenu, mais celle-ci est publique et cette prière, du Fils au Père, EST pour nous, EST pour chacun et chacune d’entre nous. Elle est pour le monde, pour que nous restions et demeurions dans le bien, le noble, et le vrai.

J’aimerais que nous retenions 3 mots pour synthétiser cet évangile : Unité, joie et vérité.

Jésus prie son Père à un moment crucial de sa vie, pour l’unité.

« Père, j’aimerai tant qu’ils soient comme nous, toi et moi, nous sommes un. »

L’unité de notre vie frères et sœurs, elle ne se fait pas sans la paix ! Rappelez-vous le soir de Pâques : « la paix soit avec vous ! »

Passer de la peur à la paix, passer des ombres à la lumière, passer des doutes à la joie de la foi. Souvent, vous et moi, nous sommes désordonnés, désarticulés. Nous n’arrivons pas à trouver la paix intérieure et l’unité même de notre vie en ce que nous voudrions être et ce que nous sommes vraiment. Souvent nous voulons vivre de la perfection et nous oublions que la perfection efface mais n’accueille pas la miséricorde infinie du Père.

L’unité de nos vie, l’unité de l’esprit, une unité d’amour malgré nos sensibilités différentes.

Regardez ! ici nous sommes divers et nombreux, jeunes et moins jeunes, bien portants ou malades, de sensibilité, de style, de tempérament et d’origine différents … Mais c’est le même Seigneur, un même Dieu, une même foi, une même espérance qui nous rassemble.

Or trop souvent, nous sommes divisés intérieurement, nous nous comparons, nous nous attristons, nous nous réfugions dans nos quant-à-soi, nous pointons les autres et nous avons du mal à vivre cette unité dans la diversité des charismes rassemblés. Nous entendons le Christ nous dire « Qu’ils soient Un, comme toi, Père avec moi, nous sommes un. »

Nous appelons sur notre paroisse, à l’aube de la Pentecôte, cet Esprit qui fait de nous des hommes et des femmes libres, cet Esprit qui nous rassemble, enfants d’un même Père, frères et sœurs du Christ dans la joie de l’Esprit-Saint.

Le mot est lâché : la joie !

Quelle est la joie dont nous parle le Christ ? La joie d’être aimé, la joie d’être appelé par notre nom, la joie d’être reconnu et aimé. Rappelez-vous ce que dit le pape François : « Nous ne sommes pas le fruit du hasard ou de l’irrationnel, mais le fruit d’un projet d’amour de Dieu sur nous. »

Joie d’être là. Joie d’espérer, joie de savoir qu’après notre mort nous verrons Dieu tel qu’Il est, face à face  ; joie d’être en pèlerinage sur cette terre.

Est-ce que vous remarquez que dans cette grande prière sacerdotale, combien le Chrit nous invite à ne pas nous éloigner du monde mais à rester dans le monde sans être du monde, et il veut nous épargner du Mauvais.

Mais comme le disait St François d’Assise, l’amour n’est pas aimé et souvent le chrétien n’est pas compris. Il faudrait éviter de le comprendre parce qu’il serait  toujours du côté de la morale, des principes et contre tout et tout le monde.

Pourquoi le chrétien n’est-il pas compris ? Est-ce qu’on a une explication ? Non ! notre joie vient du fait que nous accueillons et recevons un amour qui est plus grand que nous. Nous nous tournons vers le Christ, nous nous abandonnons à Lui, nous lâchons prise …. et la vie vient d’un autre.

Le pape François, souvent ne cesse de nous redire et il fustige à sa manière, l’anthropomorphisme, l’individualisme, le relativisme. Je crains qu’au rebours de ce que nous accueillons l’amour de Dieu, nous dépendons quelque part de l’amour de Dieu. L’homme aujourd’hui moderne veut être indépendant. Il ne veut pas être autonome, il veut être indépendant. Il veut tout décider : si un enfant doit naître ou pas, et du jour et de l’heure où l’on doit mourir, avec des critères quelque peu aléatoires et bien discriminants.

Eh bien ! l’homme aujourd’hui va à sa perte lorsqu’il dit « Je veux ». Je veux tout et tout de suite le subjectivisme, mais je ne veux pas pour les autres. Je veux mon bien-être et je veux, pour ma propre satisfaction, le plaisir éphémère ou passager.

Est-ce que vous sentez cette tension ?

Le Christ nous invite à prendre garde, à ne pas tout critiquer, à ne pas tout balancer, à ne pas fuire nos réalités du monde, mais à discerner, à faire sa volonté, à accueillir son amour, à vivre de sa miséricorde, à savoir que nous avons du prix à ses yeux, loin de l’indépendance avec les autres ou avec notre Dieu.

Distinction subtile entre la joie d’être « qui je suis », gracié, ressuscité déjà par amour, ou alors de passage, dans le liberticide ambiant où je fais ce que je veux, quand je veux et quand cela me plait.

Le dernier point est le mot VERITE, et il faut s’en expliquer, « Sanctifie-les dans la Vérité ».

Mes amis, qu’est-ce que la Vérité ? Un élève de terminale en épreuve de philosophie, pourrait bien avoir ce genre de sujet à traiter.

La vérité n’est pas un concept  ; la vérité n’est même pas une morale. Rappelez-vous Benoit XVI dans sa première encyclique « Deus caritas », Dieu est amour.

« A l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grand idée, il n’y a même pas de la morale ou des principes, mais il y a la rencontre avec une présence réelle : le Christ, et cela donne tout son sens à la vie et à son orientation décisive. Il s’agit de la vérité d’une Parole, la Parole faite Chair, la parole du Christ qui s’incarne et qui se donne à nous, la parole du Christ qui va jusqu’à donner sa vie par amour pour nous et qui livre son testatment spirituel à quelques heures du scandale de la croix. »

Il s’agit pour nous d’être des hommes et des femmes de parole, c’est-à-dire, d’amitié avec Jésus, de cœur à cœur avec Lui, de recevoir son amour, de mûrir sa parole et de transmettre sa parole de vie.

Il s’agit de trouver dans la parole de Dieu la vérité même de Dieu qui fait grandir et croître en humanité et en sainteté.

Viens Esprit saint, viens dans nos vies, viens dans nos cœurs, souffle à frais nouveaux sur nos existences, sur notre monde, sur notre paroisse !

Mes amis, samedi prochain, à 18 heures, notre évêque sera ici chez lui, et il confirmera 40 adultes de notre diocèse, dont plusieurs de notre paroisse, que le père Thibault a accompagnés et accompagne.

Qu’avons-nous à donner à voir à ces jeunes recommençants ?

  • Est-ce une Eglise divisée, repliée sur elle-même, recroquevillée sur quelques conceptions subjectives ?
  • Est-ce une Eglise triste, amère du goût de ce monde ?
  • Ou est-ce une Eglise qui a ses pieds « à moité » dans le monde, à moitié ici et qui ne sait guère où aller ?

Au rebours de cela, donnons à voir qui nous sommes !

La vérité qui rend libre ! L’unité dans la diversité légitime des membres du corps de l’Eglise, en communion avec ceux et celles qui sont unis au Christ ressuscité.

Et puis donnons à voir vraiment une communion pour la mission. Pour que vraiment on puisse dire (ce n’est pas si simple !) « Voyez comme ils s’aiment ! » Voyez, ce n’est pas le prosélytisme qui attirera du monde dans la cathédrale, mais l’amour et la vérité par attraction.

Je n’élude pas les combats spirituels, les fêlures, les dialogues, les corrections fraternelles parfois viriles … , mais qu’ils puissent vraiment permettre que Dieu ait toute sa place et qu’il soit toujours le premier servi, Lui de qui nous accueillons toute vie.

Je vous souhaite de bien préparer vos cœurs à la venue de l’Esprit-Saint, cette troisième personne de la Sainte Trinité, à mon avis trop mal connue. Qu’elle régénère en vous, le feu, la joie et l’espérance ! Amen.

P. Patrice Marivin

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