Homélie du 17 décembre 2023

 3è dimanche de l'Avent - B ( prédication  de 9h30)

C’est aujourd’hui, 17 décembre, l’anniversaire de notre Pape François !

Né en 1936, je vous laisse le loisir rapidement de « calculer » son âge !

La joie n’a pas d’âge ! Serait-elle un état d’esprit ou plus subtilement une déclinaison ou un fruit de l’Esprit Saint évoqué par Saint Paul !

La joie a une place très importante dans le pontificat de notre pape. Il serait utile et intéressant de relire attentivement sa toute première lettre, l’exhortation apostolique, de 2013, qui n’a d’ailleurs pris aucune ride : « La joie de l’Evangile » !

Quel beau cadeau d’anniversaire pour celui qui a 87 ans aujourd’hui que de goûter et savourer la Parole de Dieu entendue à l’instant !

Gaudete ! Réjouissez-vous !

C’est aujourd’hui un moment favorable pour parler de la joie et pour nous mettre à son école. Je tire des Ecritures deux leçons !

J’entends d’abord le « Soyez dans la joie de Saint Paul ». Cet impératif sonne à mes oreilles comme une ardente invitation.

Pour Saint Paul la joie est une expérience communautaire : la joie se vit ensemble ; elle n’est pas individualiste, mais contagieuse ; nul n’expérimente la joie pour lui-même, mais pour la redonner à son tour.

Cela peut déconcerter quand nous savons les épreuves et les drames de la vie, quand nous connaissons la séparation ou le deuil familial !  Saint Paul le sait bien, lui qui a éprouvé la détresse et la persécution. Mais demeurer dans la joie, malgré l’adversité, permet de vérifier l’enracinement de la joie : Réjouissez-vous avec ceux qui sont dans la joie, pleurez avec ceux qui pleurent (Rm 12,15).

La joie est liée à la miséricorde et elle n’exclut pas la solidarité avec ceux et celles qui souffrent, bien au contraire : si un membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est glorifié, tous les membres partagent sa joie. (1 Co 12,26).

Dans son exhortation « La joie de l’évangile, le pape François insiste pour que le monde retrouve la joie, car en regardant la société actuelle et même l’Église, il y voit trop de désespérance et de défaitisme. Et il relie cela au repli sur soi, à la fermeture aux autres et à une vie spirituelle superficielle.

Face à cet enfermement mortifère, il appelle l’Église sortir de son entre-soi, car « La joie de l’Évangile est une joie rayonnante, communicante. »

« Parfois, dit-il, nous perdons l’enthousiasme pour la mission en oubliant que l’Évangile répond aux nécessités les plus profondes des gens que nous rencontrons … »

Le pape François appelle à une révolution de la tendresse, car dans son incarnation, le Fils de Dieu nous a invités à la révolution de la tendresse ». Comment ne pas être attendri devant le mystère de la crèche ? Un Dieu humble, donné, offert à tous.

La seconde leçon est cette joie toute particulière qui est celle de l’Avent : Noël vient ! Avec nos enfants, nous goûtons au bonheur de l’attente, mais d’attendre quoi ? qui ?

Dans l’évangile, Marie qui chante le Magnificat, sait qui elle attend et elle se réjouit parce qu’elle est déjà porteuse de la joie de Dieu, le Seigneur est avec elle. Elle est enceinte de Celui qui est joie et qui sera source de joie pour toute la terre !

Et puis, méditons aussi, en ce dimanche, sur la belle figure de Jean-Baptiste. Il est le premier, dans l’Évangile de Jean, à attirer notre attention sur la joie ! Il sait d’expérience, depuis le sein de sa mère, que la joie nait de la rencontre.

Il a tressailli de joie d’avoir été visité par Dieu lui-même, puis, d’avoir reconnu Jésus et de s’être effacé pour lui laisser la place.  A première vue, il n’est pas le plus joyeux des maitres, avec ses invectives permanentes, son régime alimentaire vegan et son accoutrement en poil de bête !... Sourire… Et pourtant il est modèle, celui qui permet de ne pas se tromper de joie… Le Baptiste est le premier témoin de Jésus, par l’écoute, la parole et le don de sa vie. Jean était un «leader » de son temps. Mais malgré sa renommée, il n’a pas cédé un instant à la tentation d’attirer l’attention sur lui. Il désignait toujours Celui qui doit venir, le Christ. La première condition de la joie chrétienne ne serait-elle pas de se décentrer de soi-même pour mettre Jésus au centre, même dans les temps difficiles. Nous détacher de nous-mêmes, de nos propres mondanités pour orienter notre vie vers «la valeur de toute chose », vers ce qui est juste et vrai.  

Dans presque une semaine, les « Joyeux Noël » vont ponctuer nos salutations. Mais pour que ces vœux, ne soient pas des formules routinières, il nous faut intérioriser plus que jamais, l’annonce faite aux bergers : « Je vous annonce une grand joie ».

Que cette Bonne nouvelle de joie puisse anticiper la grande JOIE qui viendra en plénitude, le jour du Face à Face et de la grande Rencontre, vers « le bonheur promis et l’Avènement de Jésus-Christ, notre Sauveur » !

Bon anniversaire cher Pape François ! En belle communion avec vous ! MERCI, au milieu de ce monde trop souvent désorienté et désenchanté, de nous rappeler sans cesse les lieux de vrai bonheur et la source de toute joie : Jésus-Christ Ressuscité. AMEN. 

P. Patrice Marivin