Homélie du 19 Mars 2023

Homélie du 19 Mars 2023

Homélie 4ème dimanche de Carême (A)

Avez-vous déjà eu l’occasion de voir un lever de soleil ? Peut-être pas récemment, mais à l’occasion d’une nuit à la belle étoile ou sous la tente, c’est souvent un moment merveilleux de se laisser saisir par le lever du soleil. Nous voyons alors le ciel se dégager petit à petit des ténèbres de la nuit en prenant des tons violets puis mauve, rose, orangé et enfin les premiers rayons de soleil viennent frapper et réchauffer notre visage. Toutes ces couleurs qui défilent devant nos yeux sont déjà les prémices de ce soleil qui va se dévoiler à notre regard.

Nous avançons dans notre chemin de carême et le violet laisse place au rose qui nous indique que la lumière du Christ se fait de plus en plus proche.

Aujourd’hui, nous assistons à la guérison de l’aveugle-né alors que nous commençons notre réflexion autour de « C comme Charité ». Jésus vient poser un bel acte de charité : guérir un aveugle de naissance qui est réduit à mendier pour survivre. Rien que ce geste en lui-même est beau et nous montre déjà cette attention à l’autre, au petit et au faible, de la part de Jésus. Mais son geste va bien plus loin qu’une simple attention à une misère humaine. Jésus veut guérir cet homme pour qu’il puisse le reconnaitre et qu’il puisse croire en lui : « ‘‘Tu le vois, et c’est lui qui te parle.’’ Il dit : ‘‘Je crois, Seigneur !’’ Et il se prosterna devant lui. »

Jésus guéri toujours en vue du Royaume de Dieu. La guérison extérieure n’est pas un but en soi, mais un moyen pour aller jusqu’à la conversion intérieure. Pourquoi cet aveugle est guéri et pas cette personne pour qui je prie avec tant d’ardeur ? Pourquoi mon ami reçoit telle grâce que moi je demande depuis tant d’années et que je n’obtiens pas ? Nous posons toutes ces questions comme des aveugles, comme des personnes qui n’ont pas vu le but. Nous avons les yeux rivés sur l’itinéraire que nous avons programmé en pensant que les étapes que nous avons choisies sont indispensables pour arriver à destination. Nos yeux sont tellement fixés sur les étapes (obtenir telle guérison ou telle grâce, réaliser tel projet) que nous en oublions l’arrivée. Nous ne voyons pas que le Seigneur connait le meilleur chemin pour nous. Accepter de se dessaisir de notre itinéraire pour le confier à Dieu. Laisser l’Esprit-Saint être la boussole de notre vie.

Finalement le but de notre vie c’est la charité car la charité c’est Dieu lui-même : Dieu est Amour. Ce trésor magnifique qu’est la charité, on l’a bien souvent enfermé dans une petite cage dorée : celle de la bonne action, la fameuse B.A. scoute. Être charitable consisterait à faire de bonnes œuvres. Et à force de faire ces bonnes œuvres, on gagnerait notre ciel. Triste réduction de l’amour de Dieu. Cette vision de la charité peut, à plus ou moins long terme, nous user, nous épuiser et même nous décourager. C’est déjà ce que constatait Saint Bernard en son temps : « dans l’Église d’aujourd’hui, nous avons beaucoup de canaux, mais très peu de vasques[1] ».

  • Le canal, c’est celui qui reçoit l’eau et qui la répand tout de suite. Il ne prend pas le temps de se laisser remplir et finalement il se dessèche et se décourage.
  • La vasque, c’est celui qui recueille l’eau et qui se laisse déjà lui-même abreuver par cette eau. Ensuite, lorsque l’eau déborde, elle peut rejaillir sur les autres.

Combien de fois, dans nos services et nos missions (familiales, professionnelles, paroissiales), ne sommes-nous pas essoufflés et découragés ? Nous avons l’impression de nous démener sans voir de fruit. Alors il est peut-être temps de devenir une vasque. De se laisser remplir par cet amour de Dieu avant de vouloir le traduire par des actes. Jésus lui-même ne cesse de se retirer pour aller prier. Aujourd’hui encore, dans notre évangile, Jésus était au Temple juste avant de réaliser cette guérison.

Parler du « C de Charité » ne peut pas aller sans évoquer le « P de la Prière ». Contemplation et action sont indissociables. Nos vies aujourd’hui sont tellement tendues vers l’action qu’on en vient bien souvent à délaisser notre vie de prière, ce temps où nous nous laissons remplir de l’amour de Dieu.

Profitons de ce temps béni du Carême pour retrouver le sens de notre chemin. Laisser le Seigneur s’approcher de nous pour nous rendre la vue. Le laisser déverser son amour en nous. Il est bon de prendre le temps de se laisser aimer par le Seigneur. Choisir un instant dans sa journée pour le donner entièrement au Seigneur et ne rien attendre d’autre que d’être avec lui.   

« Crois-tu au Fils de l’homme ? » […] Il dit : « Je crois, Seigneur ! » Et il se prosterna devant lui.

Amen.

Père Thibault de Bruyn

 

[1] Bernard de Clairvaux, Sermon sur le Cantique des Cantiques.

Cathédrale Saint-Pierre de Vannes

Ouverte tous les jours de 8h30 à 19h00 sans interruption.

Presbytère : 22 Rue des Chanoines
Tél : 02 97 47 10 88
Permanences d'accueil :
du lundi au vendredi (sauf l'été)
9h30 à 12h00 et de 14h30 à 17h30
Le samedi de 9h30 à 12h00


 Ecole catholique Jehanne d'Arc - Vannes

Diocèse de Vannes

site internet : http://www.vannes.catholique.fr

Maison du Diocèse
55 rue Monseigneur Tréhiou
CS 92241 – 56007 Vannes Cedex

Evéché : 14, rue de l’Evêché – CS 82003
56 001 VANNES Cedex


L'Eglise Catholique de France

Autres paroisses de Vannes

Paroisse Saint-Patern
4 Place Sainte Catherine - 02 97 46 16 84

Paroisse Notre-Dame de Lourdes
50 rue de la Brise - 02 97 63 47 89

Paroisse Saint-Pie X
8 Rue Saint Pie X - 02 97 63 12 56

Paroisse Saint Vincent Ferrier
59 rue des Vénètes - 02 97 63 22 03

Paroisse Saint-Guen
28 rue Irène Joliot Curie - 02 97 47 24 26

Politique en matière de cookies

Ce site web utilise des cookies qui sont nécessaires à son fonctionnement et requis pour atteindre les objectifs illustrés dans la politique de confidentialité et de gestion des cookies. Nous ne faisons pas de publicité ni de tracking. En acceptant ceci OU en faisant défiler cette page OU en continuant à naviguer, vous acceptez notre politique de confidentialité.