Ecouter la prédication du père Marivin, enregistrée pendant la messe de 11 heures, (NB: Elle est toujours plus étoffée que le texte écrit, préparé en amont)
Lire aussi l'homélie du Pape Benoit XVI aux jeunes lors des JMJ à Cologne en 2005.
Frères et soeurs,
Nous aimons bien ces trois « mages venus d’Orient », prétendument appelés Gaspard, Melchior et Balthazar ! Nous ne savons pas grand-chose d’eux ! Des sages et des prêtres des nations païennes, ceux qui lisent dans les étoiles, ceux qui discernent l’avenir, ceux qui cherchent la sagesse.
Ils sont originaires d’Orient, du côté où le soleil se lève ; ils symbolisent l’humanité pressée de comprendre, la première à se dresser pour saisir la vérité.
Ces trois personnages évoquent encore aujourd’hui, tous les chercheurs de Dieu, tous les chercheurs de sens, de transcendance et de vérité.
Autant dire qu’ils nous représentent et qu’ils nous devancent.
Leur quête, leur désir, leur espoir c’est le nôtre, inlassablement le nôtre aujourd’hui, puisque nous sommes ici ce dimanche :
- A leur image, nous voulons trouver Jésus
- A leur image, nous voulons demeurer avec lui, pour être délivrés du mal et affranchis du péché.
- A leur image, nous voulons écouter sa Parole et recevoir tout à l’heure le Pain de vie
- A leur image, nous voulons marcher dans sa Lumière parce qu’elle éclaire nos pas.
- A leur image, nous voulons accueillir Jésus parce qu’il nous montre le Père.
Mais, notre monde nous détourne trop souvent de nos désirs et de nos objectifs en nous proposant de les remplacer par de la consommation éphémère, des plaisirs sans lendemain, des loisirs étourdissants, voire même des futilités
Face à ces tentations envahissantes, l’aventure des mages qui repartent après avoir fait fausse route, enseigne quelque chose d’essentiel à tous les croyants.
Et c’est le pape François qui nous le rappelle dans son homélie de l’Epiphanie :
Les croyants sont des personnes en marche. Depuis Abraham qui se met en route vers une terre inconnue jusqu’aux mages qui se déplacent derrière l’étoile, la foi est une marche, un pèlerinage, une histoire de départs et de nouveaux départs »,
Aussi, nous ne pouvons pas enfermer la foi dans une dévotion personnelle ni la confiner entre les murs des églises, mais il faut la porter dehors, la vivre dans un cheminement constant vers Dieu et vers les frères.
Et le Pape a invité chacun à s’interroger:
« Suis-je en train de marcher vers le Seigneur de la vie, pour qu’Il devienne le Seigneur de ma vie?
Jésus, qui es-Tu pour moi?
Où m’appelles-Tu à aller, que demandes-Tu à ma vie?
Quels choix m’invites-Tu à faire pour les autres?»
Frères et sœurs mettons nos pas dans ceux des Mages qui, au terme de leur longue route trouvent l’enfant avec Marie sa mère et se prosternent pour adorer.
En ce début d’année 2023, n’ayons pas peur de nous attarder devant la crèche, ici et dans nos maisons, de nos écoles avec nos enfants, pour adorer et déposer comme les mages nos présents :
- l’or de notre âme : nos désirs les plus vrais, ce qui nous fait vivre :!
- l’encens de nos vies : la prière, notre adoration, silencieuse, paisible, sereine, notre action de grâce !
- la myrrhe de notre mortalité: notre amertume, notre fatigue, notre souffrance, l’épuisement de nos vies, car notre « marche-pèlerinage » est longue et parfois douloureuse !
Terminons cette homélie en rendant hommage une nouvelle fois au Pape émérite Benoit XVI, en le citant, afin de nous permettre, comme les mages, de «repartir tout à l’heure par un autre chemin » :
«Ce qui manque, c’est l’humilité authentique, qui sait se soumettre à ce qui est grand, mais également le courage authentique, qui conduit à croire à ce qui est vraiment grand, même si cela se manifeste dans un Enfant sans défense.
Il manque la capacité évangélique d’être des enfants dans son cœur, de s’émerveiller, et de sortir de soi pour se mettre en route sur le chemin que l’étoile indique, le chemin de Dieu.
Mais le Seigneur a le pouvoir de nous rendre capables de voir et de nous sauver.
Nous voulons alors Lui demander de nous donner un cœur sage et innocent, qui nous permette de voir l’étoile de sa miséricorde, de nous mettre en route sur son chemin, pour le trouver et être inondés par la grande lumière et par la joie véritable qu’il a apportée dans ce monde ».
Belle Epiphanie à tous !
P. Patrice Marivin