Homélie du 1er janvier 2023

Fête de Sainte Marie Mère de Dieu

Frères et sœurs, mes amis,

Les regards du monde entier étaient tournés hier vers la cité Saint-Pierre, au Vatican, à Rome, suite à l'annonce du décès paisible et serein du pape émérite Joseph Ratzinger, Benoît XVI. Le temps des commentaires, le temps du bilan vient ou viendra. L'homme entre est entré dans l'histoire. Et une page du du grand livre de notre Église se tourne maintenant.

Joseph Ratzinger, et on ne le sait que trop peu est un homme qui a beaucoup écrit autour de la joie, la joie de croire, la joie de vivre et la joie de la foi. Dans sa première encyclique, je le cite : Deus Caritas, en 2007, Dieu est amour, il dit ceci : "A l'origine du fait d'être chrétien, il n'y a pas une décision éthique ou une grande idée. Il n'y a même pas de la morale ou des principes, mais il y a la rencontre avec une présence, avec le Christ, et cela donne le sens et tout le sens à la vie.

Benoît XVI était un éminent pasteur, un théologien impeccable et remarquable. Benoît XVI succéda timidement à Jean-Paul II et eut l'humilité de vivre une renonciation inattendue en 2013. Paix à son âme, et c'est pour lui que nous célébrons cette eucharistie.

Aujourd’hui, dimanche, pour les chrétiens et pour la liturgie, c’est le premier jour de la semaine, le Jour du Seigneur !

Les évangiles nous disent que c’est ce jour-là que le Christ est Ressuscité d’entre les morts et qu’il est apparu à ses disciples. Sa victoire sur la mort et sur le péché a été le point de départ d’une création nouvelle !

Aujourd’hui, dimanche 1^er janvier 2023 ! Nous voici en train de commencer une nouvelle semaine, un nouveau mois, une nouvelle année. Et tous ces commencements nous renvoient au premier de tous, celui du premier jour de la Genèse dans la Bible. Ce jour-là, Dieu a entrepris de faire œuvre de Création. Et aujourd’hui, il vient nous rappeler qu’il veut nous associer tous son projet d’amour.

En ce jour, nous échangeons des vœux de bonheur. Ces vœux rejoignent les souhaits de la Tradition Juive que nous avons médités dans la première lecture : «Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix ».

Cette bénédiction s’adressait jadis au peuple de l’ancienne alliance. Elle nous est destinée aussi aujourd’hui. Quels que soient, le prévu ou l’imprévu, les joies ou les peines, les espérances ou les épreuves qui surviendront au cours de cette année, la bénédiction de Dieu nous est toujours offerte. «Rien ne peut nous séparer de son amour » nous dit Saint Paul.

En ce 1^er janvier, nous entendons aussi l’appel pressant du Saint Père le Pape François en cette journée mondiale de la Paix.

«C’est ensemble, dans la fraternité et la solidarité, que nous construisons la paix, que nous garantissons la justice et que nous surmontons les évènements les plus douloureux », écrit le Pape. «Personne ne peut se sauver tout seul » poursuit François. Pour notre pape, il est temps «de nous interroger, d’apprendre, de grandir et de nous laisser transformer, tant individuellement que communautairement ». Enfin, le Souverain pontife exhorte à s’engager «dans la poursuite d’un bien qui soit vraiment commun. Nous ne pouvons plus penser à préserver l’espace de nos intérêts personnels ou nationaux mais nous devons y penser à la lumière du bien commun, avec un sens communautaire, c’est-à-dire un «nous » ouvert à la fraternité universelle ».

A la lumière des propos du Pape, les vœux de cette année prennent une autre importance. Nous souhaiter du bien les uns aux autres.

Lire dans son intégralité, le message du pape François pour la journée mondiale de la paix : https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2022-12/pape-francois-message-paix-1er-janvier-2023-fraternite-covid.html,

Désirer le bien d’autrui, c’est vouloir qu’il aille mieux.

• Qu’il guérisse, s’il est malade ;
• qu’il grandisse, s’il est un enfant ;
• qu’il connaisse la paix, s’il est tourmenté.
• Qu’il apprenne à se libérer s’il est prisonnier de ses addictions ou de ses obsessions,
• qu’il trouve l’amitié et la joie, s’il est isolé ou enfermé sur lui-même.

Désirer le bien d’autrui, c’est vraiment désirer son bien à lui, de façon gratuite.

Cela peut concerner un parent, des grands-parents, un enfant qui prend son essor dans la vie, un membre de notre famille. N’oublions pas que la famille est le premier lieu des conflits, même si elle est aussi le premier lieu de nos joies.

Désirer le bien d’autrui c’est donc penser à nos proches et aux personnes moins proches, comme ce collaborateur qui nous est indifférent et à qui nous souhaiterons une bonne année entre deux portes ; comme cette voisine qui nous exaspère et à qui, par politesse, nous souhaiterons nos vœux.

Désirer le bien d’autrui c’est vouloir que tout le monde, quelle que soit la couleur de sa peau, sa carte d’identité, son niveau de vie, soit appelé au bonheur, parce que tous, nous sommes fils et filles de Dieu.

En ce début d’année, nous pouvons vraiment souhaiter que le Christ nous donne à tous un cœur comme celui des bergers de la crèche :  un cœur capable de Le redécouvrir, Lui, le Sauveur du Monde. Un cœur capable de s’émerveiller de sa présence au milieu de nous, un cœur capable de déceler la présence du Christ et de le proclamer autour de nous. A l’image des bergers, celui qui a découvert le Christ ne peut faire autrement que d’en témoigner.

Enfin, en ce jour si particulier où nous tournons ensemble vers le Seigneur, en passant par Marie, Mère de Dieu et Mère de l’Église. Confions à Marie nos vies. Elle qui méditait tous ces événements dans son cœur, car rien n'est impossible à Dieu.

Confions lui le prévu l'imprévu. Demandons lui Sa grâce, la grâce de Dieu. Demandons lui un cœur aussi capable d'assumer, de consentir, de s'abandonner et de mieux aimer. Partageons avec elle notre profond désir de suivre son Fils.

• Elle, mieux que quiconque, nous apprend à nous attacher au Christ, jusqu'au Calvaire, jusqu'à la Croix.
• Marie, elle, mieux que quiconque, nous aidera à coopérer avec l'Esprit-Saint, comme elle le fait à Cana et plus tard au Cénacle avec les apôtres, au petit matin de Pentecôte.
• Marie, elle, mieux que quiconque, nous aide, à méditer tous les événements dans son cœur, et elle, mieux que quiconque, nous aidera à mieux aimer l’Église.

Mes amis, ce sont aussi ces vœux-ci que je voudrais vous partager :

• Aimer l’Église ; vous accueillir mutuellement dans cette belle diversité, communion pour la mission ; aimer notre communauté, oh …. faite de paumés, de fêlés, d’aimés de Dieu.
• Aimer l’Église, c'est aussi prendre part à son Eucharistie. Aimer l’Église, c'est aussi être exigeant avec elle pour qu'elle ne s'éloigne pas de sa mission.
• Aimer l’Église sans refuser de voir les péchés de ses membres, mais en l'aidant à les confesser en vérité, aimer l’Église, parce que malgré le paradoxe de nos faiblesses, de nos scandales, le Christ a voulu nous associer à son mystère d'incarnation de paix, de passion et de résurrection.

Sainte Marie, Mère de Dieu, prie pour nous, en cette année 2023, prie pour nous maintenant et à l'heure de notre mort. On disait jadis, peut être encore aujourd'hui : «  et le paradis à la fin de vos jours ! »

Benoît XVI, Joseph Ratzinger, quand il a été élu pape, un grand journal allemand, a dit : « Nous sommes pape ». oh mon Dieu, un seul est pape ! mais tous ensemble nous sommes l’Église. Une Église, peuple de Dieu, Corps du Christ, Temple de l'Esprit, Jérusalem terrestre unie à la Jérusalem céleste.

Hier, Benoît XVI, il a pu expérimenter que l'espérance ne déçoit pas.

Belle et sainte année 2023.

Relisez Benoît XVI. Deux indices : Sa première encyclique « Dieu est amour » et  « La joie de la foi. »

Et mettez dans vos cœurs et dans nos cœurs la vraie joie de ceux qui savent que rien, rien, pas même les pires souffrances, ne pourront nous séparer de l’amour qui vient de Dieu. Amen !

P. Patrice Marivin