Homélie du 29 mai 2025

Ascension 2025

Cathédrale de Vannes

Mes amis,

Quelle grâce que de célébrer cette fête de l’Ascension au cœur de notre Semaine du Golfe du Morbihan ! Comment ne pas être émerveillé de la beauté de notre « petite mer » qui rassemble une fois encore des embarcations de tous gabarits pour défiler joyeusement grâce à la magie du vent qui souffle où il veut, et comme il veut ! Belle image du souffle de l’Esprit Saint qui viendra à la Pentecôte remettre du vent dans nos voiles !  

Mais aujourd’hui la liturgie nous donne de célébrer l’Ascension.

L’Ascension, cet événement, Saint Luc le rapporte deux fois : une fois dans son Évangile, où il le présente comme l’événement conclusif de la vie de Jésus de Nazareth, et une fois dans le livre des Actes des Apôtres, où il en fait l’événement introductif de la vie de l’Église !

Si on va un peu plus loin dans l’analyse de ces deux textes, on remarquera que ces deux textes ne sont pas parfaitement harmonisés. Dans les Actes des Apôtres, l’Ascension de Jésus a lieu quarante jours après sa Résurrection d’entre les morts. Dans l’Évangile, il semble que ce même événement de l’Ascension se déroule le soir de Pâques, ce fameux jour « sans couchant », le premier de la semaine, celui où les saintes femmes découvrent le tombeau vide et rencontrent Jésus sur le chemin, celui où deux disciples d’Emmaüs font route avec Lui, et celui enfin où Il apparait à tous ses disciples à Jérusalem.

Deux manières de rapporter un unique événement ! Si les Actes des Apôtres situent la Résurrection et l’Ascension dans un rapport chronologique «40 jours », l’Évangile établit un rapport plus théologique. Il nous fait contempler le mystère de Pâques dans toute son ampleur : la Résurrection est intimement liée à l’entrée de Jésus dans la gloire du Père où Il est désormais « assis à la droite » de Dieu, et à la descente de l’Esprit Saint. Et Saint Luc concentre tout en quelques lignes : apparition de Jésus Ressuscité au soir de Pâques, montée au ciel… Sans oublier la promesse faite : « Je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. Quant à vous, demeurez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus d’une puissance venue d’en haut ».

À l’Ascension, Jésus nous fait donc une promesse : celle d’être revêtus d’une puissance venue d’en-haut.

L’Ascension n’est donc pas un abandon ni une désertion du monde. Jésus qui monte au ciel devant les yeux ébahis de ses disciples, n’est pas Celui qui nous abandonne, Il est Celui qui nous promet une force venue d’en-haut. Il nous quitte en nous assurant une présence autre que sa présence physique, sur la terre. Désormais, Il sera présent à l’humanité entière par la puissance de l’Esprit Saint manifesté à travers la vie de son Corps Ressuscité qui est l’Église.

Pour résumé, je voudrais vous partager ici un commentaire du Pape Benoît XVI dans son livre « Jésus de Nazareth ».

« Le Jésus qui prend congé ne s’en va pas quelque part sur un astre lointain. Il entre dans la communion de vie et de pouvoir avec le Dieu vivant, dans la situation de supériorité de Dieu sur toute spatialité. Pour cela, Il n’est pas « parti », mais, en vertu du pouvoir même de Dieu, Il est maintenant toujours présent à côté de nous et pour nous… »

L'Ascension du Seigneur signifie donc que le Christ ne s'est pas éloigné de nous, mais qu’Il est proche de chacun de nous, pour toujours. Chacun de nous peut Le tutoyer ; chacun peut L'appeler... Nous pouvons nous éloigner de Lui intérieurement. Nous pouvons Lui tourner le dos. Mais Il nous attend toujours, et Il est toujours proche de nous, Il ne nous abandonne pas.  

C’est du reste, le premier message que le Pape Léon XIV nous a donné avec émotion le soir du 8 mai, et je le cite :

« Dieu nous aime, Dieu vous aime tous, et le mal ne prévaudra pas ! Nous sommes tous entre les mains de Dieu. C'est pourquoi, sans crainte, unis main dans la main avec Dieu, et les uns avec les autres, allons de l'avant. Nous sommes les disciples du Christ. Le Christ nous précède. »

AMEN.