Homélie du 18 mai 2025

5ème dimanche de Pâques C 2025

           Un geste ! Une parole ! Un appel pour nos vies ! 

           D’abord, un geste : celui du lavement des pieds ! Retour au jeudi saint ! Alors que se profile l’Ascension ! Nous sentons bien que l’instant est solennel ! Jésus partage son dernier repas avec ses apôtres. Il les convie une dernière fois autour de Lui pour un repas. Il pose ce geste d’humilité et d’amour : Il leur lave les pieds ! Il a montré l’exemple du service et Il leur dit : « vous aussi, lavez-vous les pieds les uns aux autres, faites cela en mémoire de moi ». 

           Beau geste de service qui ne peut être séparé de l’Eucharistie, du dernier repas ! 

           Ensuite, une parole : « aimez-vous les uns les autres » … 

Paradoxe de l’enseignement de Jésus. Un seul commandement simple. Lumineux et tellement difficile. Comment, en effet, peut-on commander l’amour ? Comment puis-je ordonner à une personne d’aimer une autre personne ? L’amour est un don, il advient librement, mais il ne se commande pas ! 

Il y a quelques jours, je me suis fâché avec une personne. Contre une dame qui disait très injustement du mal d’une personne. Je me suis vraiment fâché ; j’ai été sec et désagréable comme, hélas, je puis l’être. Et là-dessus, juste après, j’ai lu l’Évangile pour préparer mon homélie… « Aimez-vous les uns les autres » … J’ai rougi… 

Il est souvent question du combat de la foi, du combat spirituel, même du combat de la prière. Il est plus rarement question du combat de l’amour. Mais l’amour en vérité ne va pas de soi. Tous nous en connaissons des obstacles : la jalousie dans une fratrie, le malentendu ou la bouderie dans un couple, l’agacement, la frustration dans une communauté. Nous voudrions bien aimer, mais chaque jour nous manquons à l’amour fraternel. 

Aimer demande du courage. Le courage, c’est précisément, la force du cœur. Quand Jésus nous demande de nous aimer les uns les autres, Il nous demande d’avoir le cœur fort, actif, patient, délicat, humble, persévérant : Il nous demande d’avoir le désir d’aimer « comme Il nous a aimés ». 

« Aimez-vous les uns les autres » : c’est d’abord le chemin de la douceur et de la patience. C’est aussi le chemin de l’humilité et de la maturité, qui vont ensemble. C’est le chemin de toute une vie. Pour aimer en vérité, il faut avoir vécu, perdu quelques illusions et appris sur soi-même ce qu’on ne voulait pas vraiment voir. Autrement on n’aime pas. On parle d’amour mais on joue à aimer. 

« Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ». Notre religion chrétienne est une religion de la charité réciproque.

C’est ce à quoi nous invite Jésus par le geste du lavement des pieds : « Ce que je viens de faire, faites-le-vous aussi » (Jn 13,1-17).

Avec Jésus, nous apprenons qu’aimer, c’est s’abaisser, donner, se donner, pardonner les uns les autres. 

• S'abaisser pour servir ! Au loin les privilèges, les grades et les décorations.
• Donner en ouvrant les mains, en vivant le partage.
• Se donner, en ne pensant pas d’abord à notre propre intérêt mais en s’ouvrant aux autres.
• Pardonner, en faisant attention à nos relations humaines (ce que j’écoute, ce que je dis, ce que je fais) qui ont parfois besoin d’être réparées. 

Enfin, au cœur de ce mois de mai, prenons aussi exemple sur Marie et confions-nous à elle. 

• Elle qui sut répondre spontanément « OUI » à l’appel du Seigneur
• Elle qui fit de sa vie un don pour Dieu et les autres, en témoignant son attention pour sa cousine Elisabeth.
• Elle qui n’a pas toujours compris l’attitude de Jésus, mais qui a toujours gardé confiance.
• Elle qui a souffert de la mort de son fils. 
• Elle qui a reçu l’Esprit Saint avec les apôtres le jour de la Pentecôte.
• Elle qui est un modèle pour nous apprendre à aimaimer.m

           AMEN.       

P. Patrice Marivin