ETRE APOTRE DE L'UNITE
Le mercredi 7 mai prochain, va s'ouvrir le Conclave ! Dans quelques jours, notre Eglise aura un nouveau Pape ! Et si Saint Vincent Ferrier que nous honorons ce dimanche avait quelque chose à nous apprendre à l’occasion de cet évènement hors du commun, lui qui avait vécu l'essentiel de sa vie de prêtre dans une Eglise déchirée en deux puis en trois ?
L'unité de l'Eglise : principal souci de Vincent.
Rappelons ici le contexte ecclésial dans lequel il a vécu :
A Perpignan, en janvier 1416, Vincent Ferrier prêche devant le Pape (en Avignon) sur le thème des "ossements desséchés" dans lesquels il voit l'image de l'Eglise que ses divisions ont rendu stérile. Mais le pontife avignonnais de l'époque reste insensible à ses paroles. Il n'accueille pas le souffle de l'Esprit qui aurait pu rassembler les ossements dispersés, faire leur unité en les recouvrant de chair et leur insuffler la vie.
Découragé, Vincent fait le deuil de sa fidélité et de son amitié pour le Pape d'Avignon, en privilégiant l’unité de l’Eglise, dont le siège originel est à Rome.
En agissant ainsi, la mort dans l’âme, Vincent devient un véritable défenseur de l'unité de l'Eglise.
Comme lui, nous devons parfois renoncer à nos intérêts personnels, pour le bien supérieur de l'unité de l'Eglise.
Le Concile Vatican II nous a permis d'approfondir notre foi en l'Eglise et son unité. Pour nous parler de l'Eglise, le Concile évoque des images qui suggèrent la nécessité d'une forte communion entre tous ses membres.
Il utilise l'image d'un peuple, l'image d'un troupeau ; à la suite de Saint Paul, il utilise l'image d'un corps dans lequel chaque membre a sa part de responsabilités pour le salut de l'ensemble.
Parler de communion, c'est tenir le langage de l'unité, de l'être en relation et de la cohésion. Pour des chrétiens, c'est une vérité fondamentale.
Cette unité de l'Eglise n'est pas à rechercher comme une stratégie, au sens où l'on pourrait dire : "L'union fait la force". Même si socialement nous sommes devenus minoritaires et que l’union peut renfor-cer notre visibilité, ce n’est pas de cela qu’il s’agit.
L’Unité que l’Eglise doit rechercher est ontologique. Elle vient du coeur même de la Trinité, du coeur de l'amour du Père pour le Fils, et du Fils pour le Père, amour dont procède l'Esprit.
Dans notre Eglise multiculturelle et mondialisée, les Cardinaux auront sans doute la lourde tâche d'élire un Pape dont une des missions essentielles sera de maintenir l'Eglise dans cette unité fondamentale, à la suite du Christ « Bon Pasteur ».
Demandons cela à la douce et belle intercession de Saint Vincent Ferrier, chantre de l'unité dans l'Eglise !
Votre curé