Homélie
2ème dimanche de Pâques 2025
Cathédrale de Vannes
Rappelons-nous : Jean-Paul II est décédé, il y a 20 ans, en 2005, un samedi soir, veille du Dimanche de la Miséricorde Divine. C’est lui, qui, en 2000, à la faveur de la canonisation de Sœur Faustine, avait souhaité cette fête, au 2ème dimanche de Pâques.
Hier, samedi, veille de ce même dimanche de Miséricorde, tous et chacun, à notre manière, nous avons participé à la célébration d’Enciellement de notre cher Pape François.
Qu’elle est belle, cette réalité de la foi pour notre vie : la miséricorde de Dieu ! Un amour aussi grand, aussi profond, celui de Dieu pour nous, un amour qui ne fait pas défaut, qui nous saisit toujours par la main et nous soutient, nous relève et nous guide.
Je vous propose « d’oublier un peu » Thomas l’incrédule et de l’appeler enfin, Thomas le croyant, Thomas l’adorateur et Thomas le confesseur de la Foi !
Pourquoi « oublier » Thomas l’incrédule ? D’abord, parce qu’il a probablement été courageux de ne pas faire comme les autres disciples qui, dès le premier soir, se sont barricadés. Peut-être avait-il des choses à faire, comme rendre service à des amis ou prendre de leurs nouvelles. On peut penser aussi qu’il voulait se rendre compte par lui-même des bruits qui couraient en ville, après l’odieuse crucifixion de Jésus. Thomas est d’un tempérament actif, concret et non pas un craintif.
Mais, son absence du groupe lui a fait manquer la première apparition de Jésus, aussi c’est seulement 8 jours après les autres qu’il est confronté à la réalité de la présence vivante de Jésus qui se laisse toucher de près !
Dans les textes de ce dimanche, à 7 reprises, il est question de « main ». Et c’est intéressant de noter que c’est par les mains que le Christ ressuscité se fait reconnaitre de Thomas qui voit la marque des clous. Et c’est intéressant aussi de noter que le sacrement des malades, que nous allons conférer, se fait en traçant, une croix dans la paume des mains, avec l’huile sacramentelle des malades.
En ce dimanche de la Miséricorde, il s’agit bien de toucher, d’établir un contact physique avec le Christ qui se laisse toucher par Thomas.
Thomas, ose aller au fond du problème, il veut du concret, du tangible et pas seulement des mots. Thomas ose voir de près et mettre le doigt là où il y a eu douleur véritable, là où les signes visibles de l’amour sont palpables. Alors, comme Pierre devant le tombeau vide, « Thomas voit et il croit » et il murmure « Mon Seigneur et mon Dieu ».
Dans son livre « Le nom de Dieu est Miséricorde (Edition Robert Laffont 2016), le Pape François écrivait :
« Comme l’apôtre Thomas, nous pouvons, nous aussi, mettre la main dans les plaies des mains et des pieds de Jésus, et dans la blessure de son côté. Nous pouvons, nous aussi, entrer dans les plaies de Jésus, nous pouvons le toucher réellement ; et cela arrive chaque fois que nous recevons avec foi les sacrements. »
Et le Pape d’ajouter :
« Dans ma vie personnelle, j’ai vu bien des fois le visage miséricordieux de Dieu, sa patience. J’ai vu aussi en de nombreuses personnes le courage d’entrer dans les plaies de Jésus en lui disant : « Seigneur, me voici, accepte ma pauvreté, cache dans tes plaies mon péché, lave-le avec ton sang. » Et j’ai toujours vu que Dieu l’a fait, a accueilli, consolé, lavé, aimé.
Quelle belle leçon ! Quel beau témoignage !
Qui d’entre-nous, ici, peut dire qu’il n’a pas besoin de miséricorde ? Qui peut faire semblant d’ignorer les histoires brisées enfouies au plus profond de lui-même mais dont le corps et le cœur portent souvent la trace. Qui peut feindre la perfection et taire ses doutes ?
Thomas le croyant, Thomas l’Adorateur, Thomas le Confesseur de foi !
Alors aujourd’hui Jésus nous dit à chacun : « Tu voudrais cacher tes blessures alors que je te montre les miennes ? Tu as honte de tes faiblesses alors cache-les dans les miennes ! ».
La Résurrection du Christ n’efface pas nos blessures, mais elle les guérit !
Aussi, comme nous y invite le pape François « Laissons-nous envelopper par la miséricorde de Dieu ; comptons sur sa patience qui nous donne toujours du temps ; ayons le courage de retourner dans sa maison, de demeurer dans les blessures de son amour, en nous laissant aimer par lui. » (Pape François - Ibid.)
AMEN.