Homélie du 20 avril 2025

Pâques 2025 - Cathédrale de Vannes (hors les murs)

Christ est Ressuscité, Alléluia !

Je voudrais, pour commencer cette homélie, vous citer un vers d’un poème de Charles Péguy : « Ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’espérance. Et je n’en reviens pas. Cette petite espérance, qui n’a l’air de rien du tout. Cette petite fille espérance. Immortelle. C’est cette petite fille pourtant qui traversera les mondes ».

 Mon Dieu, frères et sœurs, que cette ESPERANCE est étonnante et bouleversante !

Et pourtant, quand nous regardons nos vies, quand nous regardons la vie de celles et ceux qui nous entourent, quand nous portons notre regard sur la vie du monde, il est des moments où nous désespérons de l’homme, certes, mais peut-être aussi de Dieu : comment a-t-Il pu nous créer si imparfaits ? Comment supporte-t-Il autant de souffrances, de violences et d’injustices ?

« L’Espérance, dit Dieu, voilà ce qui m’étonne ». Jésus est passé en faisant le bien. Il a montré, et souvent de manière surprenante, qui est Dieu, et ce que cela peut signifier pour l’homme de Le rencontrer. Il a touché le cœur de beaucoup, par sa bonté, son humanité, son amour. Mais surtout, par son attention pour ceux qui ne comptent pas, sont reniés ou méprisés. Personne ne se sentait exclu par Lui. C’est pour cette raison qu’Il est devenu Lui-même l’un d’entre eux, victime de l’injustice, de l’abus de pouvoir et de la violence, condamné à mort et pendu au bois de la honte.

Mais, trois jours plus tard, surprise totale : le tombeau est ouvert ! Jésus a triomphé de la mort, Il est ressuscité et Il s’est montré à ceux qui ont tant partagé avec Lui. Ses disciples, L’ont vu, reconnu, rencontré. Contemplons Marie-Madeleine ce matin. D’abord le choc terrible, la crainte, le doute, l’incertitude et puis une expérience inouïe : C’est Lui ! Le Vivant ! Le pouvoir et la force qui l’ont mis à mort, n’ont eu pas le dernier mot. Rien ne pourra nous séparer de l’amour qui vient de Dieu !

Il ne peut en être autrement, mes amis : s’il est vrai que le Christ a brisé le pouvoir du mal et de la mort, sa résurrection que nous célébrons à Pâque est alors la source de toute Espérance et l’origine de la vraie joie qui surpasse tout !

Notre Espérance n’est ni une idée abstraite, ni une simple conviction, ni une illusion rassurante, parce qu’elle est fondée sur la personne de Jésus : Jésus, le Christ, ressuscité d’entre les morts et vivant pour toujours. Nous n’espérons pas quelque chose, mais nous espérons que Jésus, qui nous aime et qui a donné sa vie pour nous, nous trace un chemin, même quand nos vies ressemblent à une impasse. La résurrection du Christ déverrouille toutes nos impasses. Alors espérer n’est pas quelque chose de flou ou de vague, car un avenir est définitivement ouvert par le Christ pour tous les hommes et pour chacun de nous. Le tombeau vide du matin de Pâques est le signe que rien n’est définitivement clos, terminé ou fini.          

Le Pape François, dans une homélie, dit : « L’espérance est humble, et c’est une vertu que nous travaillons – pour ainsi dire – tous les jours : chaque jour, nous devons la reprendre, chaque jour nous devons prendre la corde et voir que l’ancre soit bien fixée et que je la tiens dans ma main ».

L’Espérance que nous annonçons doit éclairer nos vies et les transformer, et nous faire « renaître d’en-haut » !

La résurrection ne commence pas seulement après la mort mais bien depuis le jour de notre baptême. Car telle est la vie d’un chrétien : être tellement uni au Christ, vivre tellement de son amour et de sa paix que le mal qui conduit à la mort n’a plus d’emprise sur nous.

• Le Christ ressuscité nous invite à dire non à la violence, aux rivalités stériles et oui à la paix et à la réconciliation !
• Le Christ ressuscité nous invite à dire non à l’égoïsme et à l’idolâtrie des richesses et oui à l’amour et à la solidarité !
• Le Christ ressuscité nous invite à nous relever de nos faiblesses et à re-vivre dans son amour qui nous ressuscite chaque

L’Église nous demande à Pâques de renouveler les promesses de notre baptême.

Chacun est ainsi invité en tant que chrétien à redire son désir de vivre en enfant de Dieu. Répondons OUI de tout notre cœur. Car telle est notre vocation et notre mission face aux défis devant lesquels nous nous trouvons, y compris dans l’Église :

En toute simplicité et sans nous estimer meilleurs que les autres, renouvelons notre volonté d’être des disciples missionnaires du Christ, des chrétiens dignes de ce nom, tout en étant aussi des citoyens responsables dans la société.

Oui, « ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’Espérance. Et je n’en reviens pas. Cette petite espérance qui n’a l’air de rien du tout. Cette petite fille espérance. Immortelle. C’est cette petite fille qui traversera les mondes ». AMEN.

P. Patrice Marivin