Homélie du 23 mars 2025

Homélie du 23 mars 2025

117 adultes de notre diocèse de Vannes, vont prochainement être baptisés à la veillée pascale,. Devant nous, Glenn, qui va vivre ce bel exercice spirituel accompagné de Janelle, qui habite désormais en Suisse et qui reviendra chez nous pour être plongée dans la mort et la résurrection du Christ.

Depuis quelques années, l'Église constate la montée sans cesse des demandes de jeunes ou de moins jeunes pour le baptême. Il y n’a plus maintenant une semaine, sans que je reçoive de telles demandes.

  • Pauline, 25 ans, ici devant vous, me faisait cette demande il y a quelques semaines.
  • Tristan, 16 ans, en classe de seconde. Je le recevais hier pour la même demande.

D'autres demandes sont exprimées à la cinquantaine, à la première des communions, d'autres demandes arrivent un peu plus tard, avant le sacrement de confirmation.

Quelles seraient donc les raisons pour lesquelles tant de personnes font une telle demande dans un contexte, on peut le dire, d'une certaine crise pour l'Église catholique, dans un contexte si fragile et si changeant de notre vie.

À la lumière de la Parole de Dieu, je voudrais avec vous peut-être partager deux formes de réponses.

  • Pour beaucoup, spécialement pour les jeunes, dans un monde difficile ou compliqué, dans un monde qui a perdu le sens de la vie, beaucoup viennent demander, non pas un refuge, non pas une citadelle, mais viennent demander à l'Église de confirmer une certaine amitié, une certaine rencontre, une relation avec le Christ qui donne sens à la vie. Il nous faut les accompagner, durant les catéchuménats, mais le challenge supérieur c’est encore de les accompagner, du catéchuménat au néophytat, les accueillir, les intégrer et leur permettre de prendre des responsabilités dans notre communauté chrétienne.
  • Et je crois que le 2è motif est plus subtil. Face à la montée des extrémismes, face à une montée galopante de l'Islam, voire de l'islamisme, beaucoup de jeunes regrettent de ne pas avoir eu de transmission, de ne pas avoir eu de repères, de ne pas avoir d'identité et d'identité chrétienne, et non pas pour contrer la religion de l'Islam, mais pour donner à voir la belle tradition chrétienne qui devient une mission de foi. Eh bien beaucoup, beaucoup demandent et aspirent à être plongés, à être accompagnés et à rencontrer le Dieu trois fois saint. Et cela doit nous donner, frères et sœurs, quelques enjeux importants pour notre Communauté.

Le Saint-Père, le pape Benoît XVI, disait qu'il faudrait que nous soyons une communauté d'attraction et non pas de prosélytisme. Pauline, qui est ici, témoignerait de ces mots. Elle a compris qui est le Christ, grâce à vous, en voyant des chrétiens accueillants, fraternels prier et en se disant qu'à travers vous, qu'à travers votre témoignage, elle pouvait avoir envie d’entrer dans notre communauté pour être envoyée porter la Bonne Nouvelle.

Est-ce que vous sentez que c'est toute la communauté qui doit porter la question catéchuménale ? Est-ce que vous sentez que le catéchuménat commence par notre manière d'être, d'accueillir sur le seuil, d'une manière de se parler, de se reconnaître et de pouvoir accompagner quelqu'un qui ne veut rien d'autre que grandir en humanité et connaître Jésus Christ et son Eglise.

L’Évangile de Luc s’ouvre aujourd’hui comme une page de journal avec à la une deux événements dramatiques et se termine par une parabole en guise de mise en garde.

Tout d’abord, les deux faits divers : Une répression politique sanglante : des Galiléens massacrés sur ordre de Pilate. Une tour qui s’effondre en faisant 18 victimes. Ce sont deux drames parmi tous ceux qui mettent les hommes en face du mal, de la violence, avec cette question qui nous traverse quand nous sommes nous-mêmes touchés par la souffrance ou le malheur : qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu ? C’est la même question posée au sujet de l’aveugle-né dans l’Évangile : « Qui a péché pour qu’il soit né ainsi ? Lui ou ses parents ? ». Jésus répondra : « Ni lui, ni ses parents ».

Jésus commence par répondre que ceux qui ont perdu la vie ne sont pas des coupables : ils sont des victimes. Victimes innocentes pour les gens de la tour ; victimes d’un dictateur sanguinaire pour les Galiléens. Jésus n’implique pas Dieu son Père dans ces tristes événements. Il nous révèle que Dieu n’est pas un juge qui condamne et qui distribue ses bontés selon son humeur.

Cependant, lorsqu’un drame survient, il nous arrive de nous demander pourquoi certains meurent et d’autres sont épargnés ? Est-ce que c’est parce les uns sont meilleurs que les autres ?

Jésus y répond par la parabole du figuier en soulignant que nous sommes parfois comme des figuiers improductifs « pas encore mort, mais à moitié vivant ». Pendant le temps du carême demandons à Dieu de prendre patience envers nous et de nous donner encore une année de grâce pour nous convertir et porter du fruit.

Frères et sœurs, avez-vous bien entendu la première lecture. Elle m'invite à vous poser une question : en qui croyez-vous vraiment ? Quelle est votre image de Dieu ? Si vous étiez interviewé par Glenn ou par Pauline, par Jade jeune baptisée, que diriez-vous comme réponse ? « Dis-moi en qui tu crois et je te dirai qui tu es ».

C'est Moïse qui fait cette expérience dans la première lecture. Il est dans le désert de Jéthro, il garde le troupeau, il est appelé par son nom, il est autour du buisson ardent. Il est interpellé par le Seigneur qui lui dit « J'ai vu. J'ai vu ta misère et la misère de ton peuple. J'ai entendu ses cris », je suis le Dieu, je suis ».

Moïse fait la rencontre de quelqu'un qui est vivant et qui va le faire devenir le « leader »d'un peuple pour passer de l'esclavage à la liberté. Par cette rencontre, il va permettre à d'autres de passer d'un Dieu lointain à un Dieu présent, qui regarde, qui veille, qui prend soin …

« J'ai vu la misère de mon peuple ». Le Dieu auquel nous croyons, frères et sœurs, n'est pas le Dieu qui punit et qui fait peur.

Le Dieu auquel nous croyons, n'est pas non plus le Dieu lointain étranger à la vie des hommes.  

Dans l'évangile, les pharisiens veulent piéger le Christ sur deux faits divers ….: une répression politique sanglante, des galiléens massacrés par Pilate et une tour qui tombe malencontreusement sur 18 personnes qui vont mourir.

Parfois, nos vies ne sont pas simples. Parfois des bourrasques tombent sur nous sans même qu'on ait dit quoi que ce soit. Parfois nous sommes témoins, et moi le premier, de la souffrance de tant d'hommes et de femmes. Et parfois nous disons, « mais qu'est ce que j'ai fait au bon Dieu ? Où es-tu, Seigneur, es-tu dans la bourrasque, es tu dans la tempête,  es-tu dans la souffrance ? ou bien,  es tu dans le murmure d’une brise légère ? »

Dieu n'est pas venu éradiquer la souffrance. Il est venu simplement l'habiter de sa présence. Le Fils de Dieu lui-même a consenti à souffrir pour donner sa vie afin que nous ayons la vie et la vie en plénitude.

Non ! Dieu n’est pas le Dieu qui punit ou qui fait peur. Il n’est pas non plus le Dieu lointain, étranger à la vie des hommes : il voit, il entend, il libère. Et puis, il appelle à la CONVERSION et il envoie…

Pour poursuivre notre chemin de Car’Aime, je vous suggère 3 pistes, 3 chemins de conversions :

  1. Me libérer de ce qui peut encore traîner dans ma tête d’un Dieu qui châtie, qui punit. Me laisser retourner, bouleverser par notre Dieu libérateur et sauveur ! Et revenir à Lui de tout mon cœur.
  2. En cette journée de prière pour les victimes de violences et d’agressions sexuelles au sein de l’Église, entendre et porter les cris des victimes, leur demande de vérité et de justice. Prier pour la conversion des « bourreaux, des loups déguisés en Agneau ». Et puis résister aussi à ce qui peut être inhumain dans nos milieux de vie, et dans nos comportements.
  3. Être heureux de témoigner de notre foi au Christ ! Être des « bons samaritains collectifs » comme dit si bien le Pape François. Témoigner en actes et en vérité. Par amour et par pure gratuité (tiens, est-ce que je me souviens du prénom de la personne pour qui je dois prier depuis le mercredi des Cendres ?)…

Et pour terminer n’oublions la recommandation de Saint Paul : «Celui qui se croit solide, qu’il fasse attention de ne pas tomber »… On ne se convertit pas à la force du poignet, mais avec l’aide de l’Esprit Saint qui connaît mes fragilités et le meilleur de moi-même.

Et cette belle parole du vigneron : «Laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier » ! Seigneur sois patient envers moi !

 Le temps de la patience de Dieu est infini car  «Il est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour ». Amen

P. Patrice Marivin

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