Homélie du 5 mars 2025

Homélie pour le mercredi des cendres 2025

            Rappelez-vous ! À Noël, dans la joie et la lumière de l’Incarnation de Jésus-Christ, je nous appelais aux 3 C : Confiance, Calme et Courage ! Toujours à vivre et à revivre !

            Aujourd’hui, voici l’horizon du chemin de Carême vers la victoire de Pâques, en cette année jubilaire placée sous le signe de l’Espérance, car « l’Espérance ne déçoit pas » (Rm 5, 5).

            C’est un peu curieux le Carême. ça commence par des Cendres et ça finit par un feu. C’est le monde à l’envers à moins que ce ne soit une invitation à un retournement en partant du Feu pascal, une invitation à descendre en nous-mêmes pour déceler ce qui est terne et froid en nous et qui fait obstacle à la vraie vie spirituelle.

            Pour autant le carême n’est pas un temps de performance pour devenir parfait, car c’est impossible, mais un temps d’itinérance pour nous questionner sur : comment se portent nos cendres c’est-à-dire les scories de nos imperfections :

            Nos inclinaisons vers l’indifférence, la critique perpétuelle, la jalousie, la luxure, l’égoïsme, l’orgueil ….

            Tout ce qui dévore à petit feu le reflet de Dieu en nous et y laisse un champ de ruines et de cendres. Triste réalité qui marque trop souvent notre monde et même notre Église …

            Le carême commence par des cendres pour nous démasquer de nos prétentions à être mieux que les autres. Non ! Nous sommes pécheurs, nous ne faisons pas toujours mieux que les autres ! « Ce qui est mal à tes yeux, Seigneur, je l’ai fait ! Vois cette part de ma personne qui est blessée, abîmée, consumée par le péché ! Lave-moi tout entier de ma faute, Seigneur, guéris-moi, fais-moi revivre !

            Le Carême commence par des cendres ! Elles sont une reconnaissance et un appel. Nous en appelons à Dieu et à l’aide des autres. Nous savons que Dieu ne nous fera pas défaut, que l’Espérance ne déçoit jamais, et Il nous l’a dit : «je viens porter la bonne nouvelle aux malheureux, soigner ceux qui ont le cœur brisé, annoncer aux captifs la liberté, leur donner un diadème au lieu des cendres. Le Carême est une bonne nouvelle !

            C’est Dieu qui nous dit : vois, aujourd’hui, je te propose le bonheur ou le malheur, la vie ou la mort, le feu ou la cendre. Choisis la vie, choisis le feu, choisis une vie de feu ! Et Il continue : je viens changer ton deuil en allégresse ! Viens recevoir mon pardon ! Depuis quand ne t’es-tu pas confessé ? Sous les cendres de ton péché, ma miséricorde ranimera le feu de mon Esprit ! Ce feu-là brûle mais sans détruire ! Le pardon de Dieu nous brûlera de nos cendres, pour peu que nous le demandions.

            Pendant ce Carême, choisir de mieux prier. Rallume la flamme de l’Esprit Saint. Le silence, la méditation de la Parole de Dieu. Lis chaque matin l’Évangile du jour et tente de mémoriser un verset pour qu’il prenne corps en toi dans la journée. Si c’est difficile, appuie-toi sur tes frères, sur la communauté !

            Pendant ce Carême, choisir de jeûner et de se priver. Pas de nous faire violence mais de créer en nous de la disponibilité, du vide qui peut devenir un espace d’accueil aux autres et au Seigneur. « La sobriété heureuse » dont parle le Pape François (ce que je bois, ce que je mange, ce que je dis… Comment je communique ? Intelligence numérique ou naturelle ?) !

            ça commence par des cendres et ça finit par du feu ! Il faut demander au Seigneur la grâce de cette transformation en nous rappelant les 3 C : Confiance, Calme et courage !

            Soyons heureux d’entrer ensemble dans ce moment favorable du Carême sous le signe de l’Espérance qui ne déçoit pas.

            AMEN.