Homélie pour la fête de la Présentation de Jésus au Temple - Fête des consacrés (11 h)
En ce dimanche du 2 février, nous sommes invités à célébrer trois fêtes : la chandeleur, la Présentation de Jésus au Temple et la Journée de la Vie consacrée.
Ces trois fêtes, qui viennent rompre le temps liturgique ordinaire, nous donnent l’occasion de jeter un dernier regard sur la venue de Jésus parmi nous comme lumière, don et appel vocationnel.
1 – La chandeleur
La Chandeleur, du latin candela qui signifie « chandelle », est une fête marquée par la lumière. Le Christ, enfant fragile, porté au Temple par ses parents, est proclamé par Syméon « Lumière qui éclaire les nations. » À notre tour, nous dirons tout à l’heure, en proclamant le Symbole de Nicée Constantinople, que le Christ est « Lumière, né de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu ».
Cette fête de la Chandeleur est bien la fête du Christ-Lumière ! Il vient illuminer ceux qui habitent les ténèbres, les malheureux, les exclus, les humiliés, les oubliés. Il vient répandre dans le cœur des croyants la lumière intérieure de l’Esprit Saint.
2- La Présentation de Jésus au Temple
En bons pratiquants de la loi juive, Marie et Joseph se rendent au temple pour accomplir le rituel de consécration de leur enfant. Et, ils assistent à un moment clé dans la révélation du Salut. Le vieillard Syméon « juste et religieux » reçoit l’enfant dans ses bras et bénit Dieu avec les paroles que nous redisons chaque soir dans l’office des complies : « Mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples.
Quant à la prophétesse Anne, elle perçoit déjà que la parole de cet enfant sera un glaive pour ses proches et un glaive pour ceux qui accepteront de le suivre jusqu’au bout, car la promesse sera accomplie, quoi qu’il en coûte ! Dans le temple, le Sauveur de toutes les nations est déjà offert pour que s’accomplisse le salut.
3- la vie consacrée
Il n’est pas étonnant que l’Église, sous l’intuition du Pape Jean-Paul en 1997, ait fait du
2 février la fête de la vie religieuse et consacrée, car offrande et lumière se conjuguent parfaitement.
Ce matin, nous rendons grâce pour le don si riche et si varié de la vie consacrée dans notre doyenné de Vannes – Arradon.
Ses formes en sont diverses. Elles se renouvellent au gré du don de l’Esprit qui a saisi telle ou tel fondateur, telle ou tel baptisé.
Vivre au quotidien les 3 vœux de la vie religieuse : chasteté, pauvreté et obéissance, c’est choisir chaque jour de vivre dans la lumière du Christ et c’est aussi tenir le Seigneur dans ses bras pour l’offrir au monde !
Comme vous y invite le pape François, n’ayez pas peur de manifester que vos façons de vivre ne sont pas un retrait, mais un engagement prophétique !
Vous avez prononcé le vœu de pauvreté.
Votre vœu de pauvreté vous invite à résister à la loi des calculs et des concurrences, à devenir libre pour vivre de la Charité du Christ. Le propre de votre consécration est de vous situer toujours du côté des pauvres. C'est auprès d'eux que vos congrégations, vos communautés ont toujours œuvré pour leur apporter espoir et réconfort.
Vous avez prononcé le vœu du célibat.
Comment expliquer que le célibat soit l’un des choix les plus constants de la vie consacrée, dans toutes les religions ? Jésus a choisi le célibat, non par suspicion de la sexualité, ni par peur ou mépris du mariage. Il l’a choisi pour montrer qu’Il veut être Fils de Dieu et frère de tous les hommes. Dans la vie consacrée, le célibat allège progressivement les corps et les cœurs pour suivre le Christ.
Vous avez prononcé le vœu d’obéissance.
Obéir à la manière du Christ c’est accepter d’être guidé, d’être dans le service plutôt que dans le commandement. C’est reconnaître que l’on n’est pas indispensable, que d’autres peuvent faire aussi bien sinon mieux. Cet esprit d’abaissement est une composante fondamentale de la vie consacrée.
Chers amis consacrés, par toutes vos vies faites d’accueil, d’écoute, de disponibilité et de prières (l'Adoration - la Méditation - l'Intercession), vous êtes des sentinelles de lumière et d’espérance.
Chacun d’entre nous a pu en faire l’expérience un jour ou l’autre.
La simplicité de vos quotidiens, surtout au soir de la vie, témoigne que vous vivez dans une proximité heureuse avec le Christ dont vous avez fait votre confident.
C’est à Lui que vous confiez toutes personnes que vous aimez, et toutes celles qui vous sollicitent au détour d’une visite ou d’une rencontre avec votre art particulier d’écouter et de deviner ce qui blesse et ce qui réjouit.
À chacune et à chacun de vous, au nom de notre doyenné et en mon nom personnel, je vous le dis de tout cœur, en citant Jean-Paul II « Vous êtes le trésor de l’Église, parce qu’à travers vous, elle contemple sa vocation la plus profonde, qui est de n’appartenir qu’à Dieu. » (JP II 1997)
Que le Seigneur vous bénisse et qu’en cette année Jubilaire, Il vous donne sa Confiance et son Espérance. AMEN.