2ème dimanche ordinaire C
Cathédrale Saint Pierre « hors les murs »
Vendredi prochain, nous aurons la chance de voir ici même (chapelle Saint François Xavier) une magnifique interprétation et une belle mise en scène de l’Évangile selon Saint Jean. Un véritable cadeau pour notre communauté paroissiale !
Nul doute que ce spectacle débutera par l’Évangile entendu à l’instant !
Le récit des Noces de Cana ! Quelle chance ! Notre temps ordinaire s’ouvre sur une scène de noces. Ainsi l’a voulu Saint Jean. Il a souhaité, que dans son évangile, le premier geste de Jésus soit celui-là, l’eau changée en vin au cours d’un mariage. C’est pourtant peu de choses, allez-vous me dire, quand on pense que les autres évangélistes ont retenu la guérison d’un lépreux, Jésus chassant les démons ; c’est tout de suite « plus sérieux ». Tentons de décrypter ensemble. Il y tant de choses à contempler dans un récit d’une telle profondeur. Avec vous, je voudrais retenir 3 points :
- Regardons Jésus ! Il est là, Il est présent, Il est au milieu de ses compatriotes. Il participe et partage, à sa place, à la joie des noces auxquelles Il est invité. Prenons le temps de contempler Jésus au milieu de cette foule joyeuse. Sans doute n’est-Il pas le dernier à chanter et à danser. Jésus n’est pas un ascète austère et rabat-joie. Il aime profondément la vie et favorise tout ce qui suscite la communion !
Jésus a ri, frères et sœurs. Le Fils de Dieu a partagé en tout notre humanité, à l’exception du péché. Il est bon de goûter et savourer la douce présence du Christ au milieu d’une noce.
Sachons-nous aussi être là ! Être présent ! À notre place. Sachons être des chrétiens joyeux de vivre en la présence du Christ !
- Le miracle des noces de Cana est un SIGNE ! C’est le premier signe. Autrement dit, ce qui est en train de se passer là doit orienter notre regard vers autre chose. Et d’ailleurs, Saint Jean va construire son évangile de cette façon, en enchaînant des « signes » pour que de signe en signe (ils seront au nombre de 7), nous progressions vers l’évènement ultime, vers l’Heure où tout sera accompli. Vous l’avez compris, l’épisode de Cana est la première anticipation, le premier aperçu du mystère de la croix, du mystère de Pâques. Ce qui se produit à Cana, au cours d’une noce toute ordinaire, est image de ce qui se passera pour l’humanité entière, « quand l’heure sera venue ».
Dès le début de son Évangile, Saint Jean veut que nous comprenions cela : l’œuvre du Christ aura un caractère nuptial. Chacune des heures de sa vie et finalement son offrande sur la croix auront cet objectif : accomplir enfin l’alliance parfaite de Dieu avec l’humanité. Ce jour, où Jésus change l’eau en vin, annonce, le jour où Il changera le vin du repas pascal en son propre sang. Là, son heure sera venue, l’alliance sera définitivement scellée.
- Enfin, j’aimerais que nous méditions le rôle de Marie Elle est là. Disponible, forte. Elle voit ce qui manque, elle a de l’attention pour les uns et les autres. Elle est délicate pour les mariés en manque de vin pour la fête et elle n’hésite pas à le dire à Jésus, qui, à nos yeux, lui fait une réponse énigmatique.
Mais ne nous offusquons pas outre-mesure de la réponse de Jésus, car Marie a derrière elle 30 ans d’expérience de mère ! Et même si les évangiles sont extrêmement silencieux sur les années de leur vie familiale mère-fils, il nous est aisé de comprendre qu’ils ont dû avoir de riches échanges entre eux et de longs moments de réflexion et de prière. Marie connaît donc bien son fils et comprend très bien ce qu’Il insinue lorsqu’Il lui dit « Mon heure n’est pas encore venue ». Marie n’est jamais prise au dépourvu devant Jésus, aussi c’est avec assurance qu’elle donne une seule consigne aux serviteurs, très belle, essentielle : « Faites tout ce qu’Il vous dira » ! Et elle intercède auprès de son Fils (un dialogue fait de questionnements, d’étonnements, et de silences) remarquant les manques et les souffrances des hommes. Ils n’ont pas de vin. Marie continue encore aujourd’hui, au ciel, son intercession, et il est possible de l’actualiser : Ils n’ont plus la foi, ils n’ont plus d’espérance, ils n’ont plus de joie… On pourrait multiplier les exemples.
Magnifique Évangile qui débutera notre séance théâtrale vendredi prochain !
Nous sommes les invités au festin du Royaume. Puissions-nous gouter avec une saveur toute nouvelle le mystère de l’Eucharistie que nous célébrons. Que Jésus, assis, chaque jour à notre table, change le cours de nos existences, pour les réjouir, malgré nos manques et nos insuffisances. AMEN.