Homélie du 1er décembre 2024

Homélie 1er dimanche de l’Avent (C)

Chers Frères et sœurs, nous pouvons aujourd’hui nous souhaiter une bonne année !

Ce 1^er dimanche de l’Avent inaugure une nouvelle année liturgique. Si notre année liturgique commence par le temps de l’Avent, ce n’est pas pour rien.

Le temps de l’Avent est ce temps de préparation à la venue de Jésus. Cette attente a été vécue par de nombreuses générations aux temps de l’Ancien Testament. Sainte Anne, dont nous avons inauguré le grand jubilé des 400 ans de son apparition à Sainte-Anne-d’Auray dimanche dernier, a fait partie de ceux qui ont attendu fermement la venue du messie. Notre Avent ne dure que 4 semaines mais le sien a duré toute sa vie !

Une vie à attendre avec confiance et espérance la venue du messie ! Est-ce que nous aurions eu la même persévérance et la même fidélité que Sainte Anne ?

Alors nous qui sommes privilégiés de vivre après la venue de Jésus, qu’avons-nous encore à attendre ? Pourquoi vivre à nouveau un temps d’Avent si Jésus est déjà venu il y a 2000 ans ?

La réponse se trouve peut-être au tout début de l’Évangile : « En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue ». Ne trouvez-vous pas étrange que Jésus parle de sa venue à ses disciples alors qu’il est déjà avec eux ? Les disciples pourraient se dire : mais Seigneur, nos pères ont attendu toute leur vie ta venue et nous, enfin, nous t’avons reconnu. N’es-tu pas venu pour nous sauver ?

Jésus aurait-il oublié quelque chose lors de sa venue pour qu’il soit obligé de revenir ?

Ce que Jésus veut nous faire comprendre c’est qu’il est venu pour nous ouvrir le chemin du ciel. Il est venu pour inaugurer le royaume de Dieu sur la Terre. Ce n’est qu’un point de départ, il nous donne en germe tout ce qui nous est nécessaire mais il reste à le faire grandir. C’est peut-être pour cela que nous sommes si attaché à vénérer l’enfant Jésus à Noël. Nous reconnaissons en cet enfant, faible, fragile, couché dans une mangeoire, la tendresse de Dieu qui ne débarque pas avec force et fracas. Un enfant, c’est déjà un être à part entière et c’est encore une promesse.

Ce temps de l’Avent consiste donc à nous préparer à accueillir cet enfant Jésus dans nos églises, dans nos foyers, dans nos écoles. Mais vous l’avez compris, ça ne s’arrête pas là. Jésus nous invite à nous préparer à sa 2^ème venue, celle où il viendra « dans une nuée, avec puissance et grande gloire ». Lors de cette 2^ème venue le Seigneur se fera reconnaître de tous et il nous demandera : « Comment as-tu fait grandir ce que je suis venu semer il y a 2000 ans ? » C’est à cela que nous devons nous préparer.

Dans chacune de nos vies, la première rencontre concrète avec le Seigneur a eu lieu le jour de notre baptême. Ce jour-là, il est venu semer en nous les germes de son royaume. Comment avons-nous pris soin de ce cadeau ? Est-ce que cette foi, cette espérance et cette charité que j’ai reçues, me guident pour mes choix quotidiens ?

Ce temps de l’Avent, c’est ce temps de la proximité. Une proximité avec ce Dieu qui a choisi mon âme pour y faire sa demeure. Frères et sœurs, il n’y a pas de plus belle crèche pour Dieu que notre âme. Mettons autant d’énergie pour préparer notre âme que l’équipe qui a réalisé la belle crèche de notre cathédrale. Commençons par faire de l’espace, par nous désencombrer de ce qui nous disperse. Puis mettons Jésus au centre. Une fois que Jésus est au centre, tout le reste trouve sa place autour de Lui.

Alors frères et sœurs, nous avons bien une triple préparation à vivre durant cet Avent :

• Une préparation à la venue de Jésus le 25 décembre: pour cela, prenez le temps de faire une belle crèche, et passez du temps devant en famille pour augmenter le désir d’accueillir Jésus dans la nuit de Noël.
• Une préparation à la venue de Jésus dans nos cœurs : pour cela, suivons le conseil de Jésus « Restez éveillés et priez en tout temps ». Venez mettre en pratique cette demande de Jésus en venant par exemple à la nuit d’adoration qui sera proposé le 13 décembre. Sortir au cœur de la nuit pour chercher la lumière auprès de Jésus.
• Une préparation à la venue de Jésus dans la gloire : se rappeler que le Christ va revenir dans la gloire et que dans les épreuves que nous pouvons vivre d’ici-là, il ne nous abandonne pas. Il nous invite à nous relever et à témoigner car notre rédemption approche. C’est par nos actes que nous ferons grandir le royaume de Dieu d’une manière visible.

Pour vivre ces 3 grandes préparations de notre Avent, confions-nous tout spécialement à Sainte Anne. Qu’elle nous partage la confiance, la délicatesse et la persévérance dont elle a fait preuve pour attendre le Messie. Amen.

Père Thibault de Bruyn