CONFIANCE ! SIMPLICITÉ ! AUTHENTICITÉ !
Une triple invitation à l’écoute de la Parole de Dieu de ce dimanche !
Faire confiance au Seigneur en toutes circonstances !
Chercher la simplicité dans les petites comme dans les grandes choses !
Être vrai, être véritablement authentique !
Ces trois attitudes sont la clé de lecture pour comprendre le comportement des deux veuves évoquées dans les textes de ce dimanche et l’attitude que Jésus et Elie adoptent vis-
à-vis de chacune d’elles.
Une pensée, tout d’abord, pour vous, les veufs ou les veuves de notre assemblée.
Jésus pose son regard sur une femme, une veuve. Il n’épie pas ! Il regarde et Il observe en silence. Cette veuve a été mariée et a connu à cette occasion la joie, l’espérance, le bonheur
d’aimer et d’être aimée, d’être l’unique de celui qui a quitté son père et sa mère pour s’attacher à elle. Mais la mort est passée par là, avec son cortège de conséquences
douloureuses : solitude, désarroi, vide, pauvreté. Son mari, qui était un roc sur lequel elle pouvait s’appuyer n’est plus. La mort, pas plus que les mauvais scribes, n’ont empêché sa
foi. Elle savait, comme nous l’avons repris dans le psaume, que le Seigneur soutient la veuve et l’orphelin. Qu’Il est sa forteresse, son rocher, son libérateur. Elle se réfugie en Lui, son
Sauveur Tout Puissant. Aujourd’hui, cette femme éprouvée nous enseigne que le vrai refuge, le vrai Temple, n’est pas fait de main d’homme mais que c’est Dieu lui-même !
Faire confiance ! Avoir et garder la foi !
Simplicité et authenticité ! Au cœur de cette Parole de Dieu.
- C’est au nom de l’authenticité que Jésus fustige l’hypocrisie du « gratin » religieux de Jérusalem : elle révèle l’abîme qu’il y a entre la piété affectée de ceux qui devraient être exemplaires et leur conduite malhonnête.
- C’est au nom de l’authenticité que Jésus met en lumière le geste, inaperçu de tous, sauf de Lui, de la veuve du Temple ; en dépit de son indigence, elle donne ses
dernières piécettes au Trésor.
La veuve du Temple, en rappelle une autre, celle de Sarepta, qui mille ans auparavant, donna son dernier pain au prophète Elie. Deux femmes, deux pierres vivantes
du Peuple de Dieu. Elles sont simples, authentiques et exemplaires !
Leur générosité n’a aucun rapport avec les moyens dont elles disposent : elle est simple et spontanée, elle part du cœur.
Du don infime que la veuve du Temple met dans le tronc, le Trésor est enrichi au-delà de toute mesure.
De son ultime poignée de farine et de sa dernière goutte d’huile, la veuve de Sarepta sauve Elie.
Aujourd’hui encore, il nous est donné de le vérifier : les petites gens ne se plongent pas dans des calculs de dégrèvements fiscaux au moment de donner. Ils prennent sur leur
indigence. Les vrais pauvres savent que ce n’est pas le montant qui compte, mais l’intention et l’esprit qui inspirent leur générosité, au prix, parfois d’une coûteuse
privation qui est la marque même de leur sincérité. C’est une générosité sans contrepartie qui ne connaît pas la cupidité et l’hypocrisie et encore moins les
compromissions.
La scène de l’Évangile se déroule à quelques jours du vendredi Saint. Cette veuve ne le sait pas mais elle préfigure et prolonge le don que le Christ lui-même va faire de sa
personne. Elle donne tout ce qu’elle a, tout ce qu’elle est, sa vie. Bède Le Vénérable disait : « Elle met deux petites pièces de monnaie dans le tronc, parce qu’elle vient apporter
l’offrande de l’amour de Dieu et du prochain, de la foi et de la prière ». Le don des riches peut se répéter, il est appelé à se renouveler. Le don de la veuve est définitif puisqu’elle donne
tout. C’est sa personne qu’elle donne à Dieu, à l’image de Jésus, Lui, « le Verbe de Dieu, s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté. Il n’a pas retenu le rang qui l’égalait à
Dieu. Il a pris notre condition, s’est fait obéissant jusqu’à la mort et la mort sur une croix ».
Le geste d’amour de la veuve dépasse toute mesure humaine parce qu’il est vécu en Dieu. Il est réalisé dans l’humilité et la discrétion, et c’est pourquoi il fait naître
le Royaume de Dieu en nous !
Ce n’est pas l’ostentation ni les honneurs qu’il faut rechercher, mais la générosité discrète et l’audace de tout risquer.
Facile à dire …
Mais en nos temps d’incertitudes est-ce vraiment réalisable ? N’est-ce pas utopique ?
Comprenons bien que « tout risquer » ne veut pas dire devenir inconscients, ni irresponsables ! Tout risquer pour le Seigneur, c’est tout miser sur Lui, et cela est possible :
- Si nous avons une foi chevillée au corps, nourrie de la Parole et du Pain de l’eucharistie.
- Si nous faisons confiance à Dieu, quoi qu’il arrive, sans sinistrose, en disant comme Saint Paul « Je peux tout en Celui qui me donne la force » (Philippiens 4,13).
- Si nous demeurons dans la simplicité, la « sobriété heureuse », pour entrer au ciel dépouillés de nos biens terrestres et de nos glorioles !
- Si notre vie est authentiquement belle, bonne et tournée vers les autres, car Dieu est Celui qui donne tout et ne reprend rien.
En cette eucharistie, demandons à Dieu la grâce de la CONFIANCE, de la SIMPLICITÉ et de l’AUTHENTICITÉ pour devenir riches de ce que nous offrons et de ce que nous donnons.
Amen !
P. Patrice Marivin