25è dimanche du Temps ordinaire B - Dimanche de rentrée paroissiale
« Dieu nous ouvre un avenir » ! « Un amour qui fait grandir » !
C’est ce que nous avons chanté au début de cette messe de rentrée paroissiale !
« Alors, quoi de neuf pour cette année ?» me lançait une paroissienne il y a quelques jours. Encore et toujours, sans routine, et dans la joie, le même programme : Jésus, Jésus et Jésus !
Ce qu’Il a fait hier, son attention à ceux qu’Il croise, son désir d’aimer, de consoler, de relever, de pardonner, sont toujours d’actualité pour chacun d’entre nous. Et notre pays en a tant besoin. Notre monde en a tant besoin !
Notre programme, Jésus. Nous verrons cet après-midi que cela se décline en priorités missionnaires concrètes au cœur de notre ville de Vannes ! Au réel de nos vies ! Bien discerner les situations humaines, les lieux, les défis, les problématiques où Dieu nous attend. Et cela requiert des attitudes essentielles soufflées à l’oreille par la Parole de Dieu entendue à l’instant, et qui peut nous surprendre.
On y voit les disciples qui marchent en compagnie de Jésus et qui discutent de futilité, un peu comme des enfants dans une cour d’école, qui se demandent « qui est le plus grand, qui est le plus fort, qui est le chef ». Ils sont excités par la nouveauté du message qu’ils reçoivent jour après jour, et ils pensent que leur heure de gloire va bientôt arriver et qu’ils seront aux premières places dans un royaume nouveau. Ils chuchotent, ils se chamaillent et quand Jésus s’en aperçoit, ils se taisent, un peu honteux …. (Cela nous ressemble un peu, je crois, dans nos disputes dérisoires du quotidien pour savoir qui est le plus gradé !) ….
C’est la deuxième fois, dans l’évangile de Saint Marc, qu’Il leur annonce qu’Il va être livré, mis à mort et qu’Il ressuscitera. Mais les disciples ne comprennent pas ce qu’Il dit, et, pire, ils n’osent même pas lui demander des explications.
Alors, quand ils arrivent à Capharnaüm, Jésus, ayant deviné leurs mesquineries, les invite à cesser de rechercher toute gloire, à fuir les honneurs et à rechercher le pouvoir. Mais cela les dépasse, ils se laissent interroger mais sans comprendre vraiment.
Aurions-nous été plus avisés qu’eux ? Je n’en suis pas sûr... Car nous sommes toujours lents à comprendre et à admettre à quel point l’amour de Dieu pour l’humanité a conduit le Père Tout-Puissant, à prendre pour Lui, sur Lui, en Lui, dans la personne de son Fils, la condition du Serviteur et du Serviteur du dernier rang. « Lui qui était de condition divine Il ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu, mais Il se fit obéissant, obéissant jusqu’à la mort de la Croix (Ph 2, 6 – 8). Nous voici au cœur du retournement de tout amour ! L’offrande que Jésus fait de lui-même, de sa vie, de sa personne, par amour pour l’humanité.
« Alors, quoi de neuf cette année » …
Revenons à l’un des enseignements de cet évangile.
A la question des disciples « qui est le plus grand ? » Jésus donne une réponse choc : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » (Marc 9,35).
En ce dimanche de rentrée paroissiale, où nous allons tout à l’heure vous présenter les nouvelles équipes pastorales et missionnaires et les coordinateurs de mission, Jésus fixe l’originalité de notre mission : servir comme le Christ qui a pris la dernière place et accueillir à la manière d’un enfant.
Servir et accueillir, c’est cela la spécificité chrétienne. C’est de cela que nous devons témoigner autour de nous, aux vannetais, aux vannetaises !
Dans une paroisse, personne n’est au-dessus des autres. Tous nous suivons le Christ ; tous nous marchons derrière lui et JAMAIS devant Lui, car c’est Lui qui ouvre notre marche. Tous nous jouons « collectif » derrière Lui, car c’est Lui qui nous ouvre un avenir.
« Dieu nous ouvre un avenir ! ». Le christianisme n’est qu’à son balbutiement !
La religion catholique n’est pas une solution meilleure que les autres aux problèmes de l’humanité. Elle n’est pas un système de puissance destiné à dominer les autres religions, ni les idéologies, trop nombreuses en ce monde. Elle n’est pas un système de contrainte qui s’imposerait par la force, fut-ce la force des arguments. La religion catholique, c’est la religion de l’amour accompli et servi jusqu’à l’extrême ! L’Eglise n’est pas une belle association, qui aurait réussi. L’Eglise est encore moins un gouvernement pour lequel il faudrait un chef. L’Eglise est une communauté invitée par Dieu chaque dimanche à se réjouir de la mort et de la résurrection du Christ qui nous a ouvert un avenir.
Ce que nous apportons de spécifique, c’est que pour nous, chrétiens, la victoire passe par le service et par l’offrande de nous-mêmes. Nous n’espérons pas vaincre le mal par un surcroît de puissance, mais nous espérons vaincre la haine par un surcroit d’amour. Nous n’espérons pas apporter la paix en écrasant ceux qui sont belliqueux, mais en étant nous-mêmes des artisans de justice et de paix. Nous ne sommes pas des prédicateurs triomphants, nous sommes des serviteurs.
Notre programme, c’est Jésus-Christ ! Et l’esprit, le voici. Je fais mienne ces paroles du Pape François : « J’imagine un choix missionnaire capable de transformer toute chose, afin que les habitudes, les styles, les horaires, le langage et toute structure ecclésiale devienne un canal adéquat pour l’évangélisation du monde actuel, plus que pour l’auto-préservation ».
Frères et sœurs, nos choix missionnaires doivent s’enraciner dans l’ACCUEIL, de tous et de chacun, nous dit Jésus et dans le COLLECTIF (À Vannes, on sait ce que c’est un collectif), dans la communion des contraires ! Nous n’allons pas nous tuer à la mission au risque de devenir « cassant », nous allons poursuivre les conditions humaines, communautaires et donc fraternelles pour que la vie de l’Esprit nous traverse et nous pousse à rayonner de la Miséricorde de Dieu dont le monde a besoin ». La mission, c’est la vie de l’Eglise qui déborde.
Jésus et le collectif ! Avec nos pauvres moyens ! Dieu nous ouvre un AVENIR ! Puisse chacun de nous sentir qu’il a toute sa place dans notre communauté ; sentir qu’il est bien à sa place. « Pour le Meilleur et pour le CHRIST ». AMEN.