Homélie du 4 août 2024

80 ans de la Libération de Vannes

18^ème dimanche ordinaire B

                C’était le 27 août 1944 ! Ici même, en notre cathédrale, était célébré, un Te DEUM, en remerciements, pour la libération de notre ville de Vannes.

                Bon nombre de celles et ceux qui ont participé à cette célébration nous ont quittés et connaissent désormais la Libération définitive ; celle de contempler le Christ dans la Joie du Ciel et de l’Eternité !

                En ce 4 août, nous faisons mémoire des évènements qui se sont déroulés il y a 80 ans dans notre pays et dans notre ville. Nous savons que la mobilisation des français et des vannetais pour lutter contre l’occupation et contre la terreur nazie n’a été au départ ni générale ni totale. Nous connaissons les chemins par lesquels les mouvements de résistance à l’occupant se sont progressivement rencontrés, rassemblés et réunis sous un commandement unique, entre le mois de juin 1940 et le mois d’août 1944, en lien avec les forces qui combattaient sur les territoires extérieurs et notamment en Afrique. Cette unification a été laborieuse, mais ce qui est important c’est justement que l’ampleur et les objectifs du combat pour la dignité humaine aient eu suffisamment de poids pour surmonter les différences et les diversités tactiques. Peu à peu, a pu émerger, un certain nombre de valeurs essentielles telles que la vraie liberté et la défense d’une certaine conception de l’homme.

                A Vannes, ici, comme ailleurs, les acteurs de la libération, n’étaient pas nés héros. Ils n’avaient pas un chromosome particulier. Mais ils avaient été éduqués, ils avaient été entrainés au respect d’un certain nombre de valeurs et de conditions de la vie en société. Ils avaient la conviction de leur foi, chrétienne ou non chrétienne. Ils avaient la force de leur idéal, et surtout de la volonté de ne pas laisser l’homme être écrasé par l’homme. Ce sont ces hommes et ces femmes, anonymes pour la plupart, qui ont défendu notre dignité et qui ont payé souvent de leur vie le respect que l’on doit à toute personne humaine !

                Nous le savons, dans les moments de crise, il est plus simple de tourner la tête et de fermer les yeux. Mais la dignité humaine n’est pas de tourner la tête et de fermer les yeux. Elle consiste à regarder la réalité en face et à accepter que nous soient posées quelques questions :

• . Quels sont les enjeux qui méritent que l’on mette en péril notre tranquillité, notre sécurité et parfois même notre vie ?
• . A quoi sommes nous prêts et jusqu’où sommes nous prêts à prendre des risques pour la dignité humaine ?

                1944 – 2024 : Aux captifs, la libération !

                Nous avons entendu Saint Paul dans la deuxième lecture : «Laissez-vous renouveler par la transformation spirituelle de votre pensée. Revêtez l’homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conforme à la vérité » !

                «Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là ! ».

                . Le partage plus fort que la possession.

                . Le désir de fidélité plus fort que le désir de tout essayer et de tout vouloir.

                . La liberté de conscience plus forte que l’embrigadement idéologique.

                . L’écoute intérieure plus forte que la cacophonie du monde.

                . La solidarité plus forte que la solitude.

                . Le temps de la parole et de la communication plus forte que l’indifférence.

                . Le pardon et le respect plus forts que la haine et la mort.

                . La paix intérieure et la ferveur plus fortes que la tristesse et le découragement.

                (Passer de la peur à la paix, passer des ténèbres à la vraie lumière, passer de l’individualisme exacerbée au sens du collectif ! Passer du découragement à la ferveur dont notre monde a tant besoin. Le mot «ferveur » « étymologiquement veut dire «Avoir Dieu en soi ».)

                Pour terminer, je voudrais citer ici quelques mots de Mère Térésa (Sainte Teresa de Calcutta) : «Nous savons tous, en regardant la Croix, à quel point Jésus nous a aimés. Lorsque nous contemplons Jésus Eucharistie, nous savons combien il nous aime maintenant. C’est pourquoi, il s’est fait lui-même pain de vie afin de satisfaire notre faim pour son amour ».

                En communion avec tous celles et ceux qui étaient ici il y a 80 ans, nos aînés, et qui pour la plupart participent désormais au repas des Noces Eternelles, nous goûtons cette communion les uns avec les autres et demandons une ferveur nouvelle et l’intelligence du Cœur nécessaires à notre propre libération, celle de notre ville, de notre pays et du monde. AMEN.