Homélie du 26 février 2023

Homélie 1^er dimanche de Carême 2023

Depuis mercredi dernier, jour des Cendres, nous voici donc embarqués dans cette belle aventure du Carême !

Comme promis, chacun va recevoir, tout à l’heure à la fin de la messe, ce livret, ce guide qui se veut un chemin communautaire pour durant ce Carême, revenir ENSEMBLE à nos fondamentaux,  aux 6 essentiels pour un véritable plan de relance spirituel personnel et paroissial ! A réfléchir seul, en couple ou en famille, en fraternités, au caté ou encore en coordination de mission. « A tous, on peut tout » et j’ajouterai « mais pas sans le Seigneur ! » 

Chaque dimanche et chaque semaine, jusqu’à Pâques, nous réfléchirons sur un thème précis : A comme Adorer, B comme Belle Eglise, C comme Charité, D comme Disciples missionnaires, E comme Evangélisation et F comme Fraternité !

Ce dimanche, cette semaine : A comme ADORATION !

Méditons l’Evangile ensemble ! Ce récit des tentations est comme un prélude à tout ce qui va suivre, une clé de sol qui nous dit, au fond, une chose simple : la mission de Jésus s’ouvre sur un combat spirituel ; il va s’agir pour lui de déjouer les pièges subtils de sa mission. Parce qu’il lui a été révélé lors de son baptême, qu’il est le Fils bien-aimé du Père, l’élu de Dieu, il peut avoir la tentation de se croire intouchable, invincible, « au-dessus de tout ».

Ce récit de tentations n’est pas un épisode folklorique ou mystique ou mythique. Les tentations ne sont pas une originalité de Jésus. Elles nous concernent tous. Elles essaient de dire l’essentiel de ce qui menace ceux qui veulent demeurer dans la fidélité à Dieu, et agir pour que son règne d’amour arrive.

La gloire, la richesse et le pouvoir ou dit autrement, l’argent, la soif de l’avoir et du pouvoir et même du savoir : l’évangile nous dévoile les ruses du malin qui cherche à nous embrouiller, à semer en nous la zizanie, le chaos, en nous détournant de la voix du Père !

Nous le voyons bien aujourd’hui, combien les questions sociétales (euthanasie, GPA, les questions de genre) sont piégées par un amalgame de pseudo bons sentiments, par des argumentations subtiles qui font perdre de vue l’essentiel : la gratuité de la Vie, le BIEN commun, le vivre-ensemble, la responsabilité et la solidarité à l’égard des générations futures. « Moi d’abord et après moi le déluge »

Comment s’y retrouver si on n’a pas la boussole de l’Evangile dans son cœur ? De qui voulons-nous être les témoins : de nous-mêmes, de nos idées, de nos revendications ou du Christ au cœur brûlant d’amour ?

Finalement, nous devenons ce que nous choisissons : faisons attention et soyons vigilants à ce qui gouverne réellement nos choix de vie.

Peut-être se poser cette question : Quelle est l’idole qu’il y a dans mon cœur et qui mobilise toute mon énergie ? Parfois ce sont des querelles mesquines de voisinage, des embrouilles familiales, des prises de position d’ego « surdimensionné » pour lesquelles on mène des combats épuisants … Et on fait « l’autruche » et la sourde-oreille pour que Dieu ne vienne pas nommer et débusquer en nous ces lieux des fausses illusions et de faux-combat.

A comme Adoration : nous devenons ce que nous adorons en esprit et en vérité !

Si nous voulons résister au Malin, si nous ne voulons pas entrer en tentation et adorer « des veaux d’or », si nous voulons vivre debout, une seule chose : tourner les yeux vers Jésus, tourner notre cœur vers lui, reconnaître humblement que sans son aide, sans son amour, on ne peut pas grand-chose, mais avec Lui on peut surmonter les murailles ou faire tomber des murs.

Que nous apprend finalement ce texte des tentations ?

• Que nous avons sans cesse à nous centrer sur Dieu et à prendre les bons moyens !
• Que nous devons faire des Ecritures, de la Parole de Dieu, le cœur, la grammaire, la substance, la moelle, de notre vie spirituelle et morale. L’Evangile est puissance de Dieu dans nos cœurs. Il est pour notre vie : il doit habiter nos silences et nos paroles, nos prières et nos échanges.

Face au tentateur, Jésus ne répond non pas avec ses propres mots mais avec la Parole de Dieu. Voilà le cœur du combat, voilà le cœur du carême. C’est un appel à corriger son comportement. Bien sûr il faut jeûner, bien sûr il faut se priver de superflu, bien sûr il faut donner de notre temps. Mais, il ne sert à rien de se priver, si l’on continue à offenser la charité la plus élémentaire pour son entourage.

Ce qui est premier, c’est de nous tourner vers Dieu, chaque jour. Le matin, le soir, rester dans le silence, tous le jours, ne serait-ce que 5 minutes… Et nous verrons que rien n’est impossible à Dieu, Redisons chaque jour au Seigneur : « Oui, Jésus, je veux marcher à ta suite, viens à mon aide ».

A comme Adoration ! Au début de ce carême, allons-nous écouter sa Parole, cet impératif de l’Esprit : aller au désert avec lui.

Nous arrêter de courir, d’être pris dans le tourbillon sans fin de nos activités, de prendre du temps pour prier, donc de jeûner de ce qui encombre nos vies (trop de temps passé sur les écrans !!!) Un peu d’espace pour Lui, avec Lui et en Lui. Pour réentendre l’essentiel, pour reconnaître qu’il est déjà à l’œuvre, que sa miséricorde nous libère et qu’il n’a qu’un désir, que nous soyons pleinement vivants ! AMEN.

P. Patrice MARIVIN