Veillée de Noël - messe de 18 heures
MERCI d'être là nombreux ce soir : seul, en couple, en famille, entre amis. MERCI à tous de votre présence.
Une crèche installée au pied des échafaudages du transept de notre cathédrale en travaux, ce n'est pas banal !
Une crèche, simple et belle, installée au pied de ce que l'on appelle les travaux « d'un plan de relance » appliqué à notre cathédrale !
Plan de relance sur notre bâtiment cathédrale, plan de relance sur les « pierres vivantes » que nous sommes.
Dieu ne rentre pas dans nos vies par effraction, par intimidation, par "conséquences" ! Il s'invite et veut se révéler à nous !
Lorsqu’en 1223, François d’Assise eut l’idée de construire une crèche de Noël avec un bœuf et un âne et une mangeoire pleine de foin, il fit sensation. Tout à coup, les gens visualisaient et comprenaient le récit de la naissance de Jésus dont les évangiles se font l’écho.
A la crèche, il n’y a rien de clinquant, rien qui fasse du bruit ! Simplement, une lampe qui éclaire doucement le visage d’un nouveau-né ! Quelle simplicité et quelle vulnérabilité !
Noël est une révélation. Dieu se manifeste par un enfant qui est né pour nous. Né dans l’étable de Bethléem et non pas dans le palais d’un roi.
Combien de fois n’a-t-on pas donné à Dieu un visage de puissance, de majesté, de domination, de justicier ? Alors que dans la crèche de Noël il n’y a qu’un petit enfant, fragile.
Mais, ne nous trompons pas et comprenons-bien que c’est cet enfant-là qui, 30 ans plus tard, étonnera son entourage par un enseignement nouveau, au point que les gens diront « Personne n’a jamais parlé comme lui. »
C’est bien lui, cet enfant-là qui dira à Zachée perché sur un arbre pour voir sans être vu, « Descends, car aujourd’hui, je veux aller habiter chez toi. » et à la Samaritaine, venue en catimini chercher de l’eau au puits du village : « Donne-moi à boire ».
C’est encore cet enfant-là, qui sera mis à mort sur la croix, rejeté de tous sauf de sa mère et de ses amis.
Frères et sœurs, chers amis, l’enfant que nous contemplons dans la crèche c’est Jésus le Sauveur dont parle l’évangile et que le prophète Isaïe avait annoncé plusieurs siècles plus tôt.
« Un enfant nous est né, un fils nous a été donné ; on proclame son nom : Merveilleux-Conseiller, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix. Ainsi le pouvoir s’étendra, la paix sera sans fin » (Is 9, 5s).
La vision prophétique d’Isaïe décrit un futur qui n’a pas de fin. Un futur qui est « notre aujourd’hui ».
- Un enfant, dans toute sa faiblesse, est Dieu-Fort.
- Un enfant, dans toute son indigence et sa dépendance, est Père-à-jamais.
- Et la paix qui vient de lui « sera sans fin ».
Parce que Dieu est apparu – comme un enfant, il nous est révélé que Dieu s’oppose à toute violence et qu’il apporte toujours un message de paix.
En ce moment où le monde connait la violence de la guerre, l’insécurité climatique, la précarité économique, nous crions vers le Seigneur :
« Toi, le Dieu-Fort, tu es apparu comme un enfant et tu t’es montré à nous comme Celui qui nous aime et Celui par lequel l’amour est toujours plus fort que la haine. Tu nous fais comprendre qu’avec Toi nous devons être des artisans de paix. »
Noël est une révélation et une invitation à la confiance. Dieu se manifeste par sa lumière dans un enfant qui est né pour nous.
Je peux, d’un souffle, éteindre cette lumière et choisir de rester dans l’obscurité !
Je peux aussi choisir de me laisser éclairer par elle, me laisser illuminer et réchauffer à son contact. Je peux accueillir la bonté de Dieu pour moi.
Notre Dieu nous rejoint. Il s’incarne, il nous prend tels que nous sommes, avec nos pauvretés, nos difficultés et nos souffrances, nos manques d’amour et nos humiliations, nos blessures et nos déceptions.
Alors ce soir accourons comme les bergers vers la crèche et laissons la lumière de Noël éclairer nos cœurs, nos familles, nos amis.
Ce soir, notre plus beau cadeau de Noël c’est Jésus. Confions-nous à lui avec un cœur d’enfant rempli de confiance. Amen
P. Patrice Marivin