En ce jour, nous sommes liés les uns aux autres et nous prions les uns pour les autres !
Tous ici présents, moi compris, pouvons parler de la peine et du trouble que nous cause la perte d’une personne proche et précieuse, ou, avec qui, au contraire, les relations pouvaient être difficiles. Nous sommes liés par cette expérience de la mort qui nous touche. Et avec une infinie délicatesse, nous nous devons compassion et soutien même si nous sommes touchés de manières différentes.
Nous prions pour les défunts qui se sont endormis dans le Seigneur. Une prière eucharistique va jusqu’à dire : «Accueille-les Seigneur dans la Lumière de Ton Visage ».
Nous voulons ici et maintenant prier pour nos défunts, non pas pour dire au Dieu juste, plein d’amour et de miséricorde ce qu’il doit faire, mais parce que nous désirons que toute âme soit transfigurée, dégagée de ce qui l’a alourdie ou blessée en cette vie, et qu’elle soit introduite dans la vie de Dieu. Avec lui, notre compassion nous pousse à penser que tous soient conduits à la source d’eau vive, à la Béatitude. Si hier nous avons loué Dieu pour la multitude des saints qui intercèdent pour nous dans la Joie du Ciel, aujourd’hui nous supplions Dieu de recevoir tous nos défunts en vertu de son amour, et en raison de cette parcelle de sainteté, de charité, de foi, d’espérance, aussi infime soit-elle, qui, au cœur de chaque personne, est déjà ouverte à la grâce.
Voilà notre espérance ! Nous avons FAIM de la vraie vie et nous croyons en la vie après la mort. «La volonté de Celui qui m’a envoyé, que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite tous au dernier jour » dit Jésus à la foule dans l’Evangile.
La vie éternelle ne peut être décrite si facilement ! La résurrection de Jésus d’entre les morts est un mystère de foi !
Nous croyons et nous espérons, comme dit si bien la 1ère Préface des défunts : «C’est en Jésus-Christ qu’a resplendi pour nous l’espérance de la résurrection bienheureuse. Car si la loi de la mort nous afflige, la promesse de l’immortalité nous apporte la consolation. Car pour tous ceux qui croient en toi, Seigneur, la vie n’est pas détruite, elle est transformée. Et lorsque prend fin leur séjour sur la terre, ils sont déjà une demeure éternelle dans les cieux ».
Beaucoup prient déjà pour nous dans la Jérusalem Céleste. Sans doute, devons-nous aussi prier pour tous ceux qui ne sont pas encore entrés dans la lumière et qui mendient notre intercession comme notre amour. Car, nous le savons, on n’entre pas dans la Maison du Père par effraction, sans purification, sans préparation, ni même seul. Nous vivons les uns pour les autres et notre vie aux uns et aux autres est dans la main de Dieu.
Prier chaque jour pour nos défunts comme le fait l’Eglise n’est pas un exercice facultatif ou inutile. Nous sommes dépendants les uns des autres, les vivants et les morts : invisible communion des saints dans la grâce et la charité qui nous unissent sans le voir, à des profondeurs que nous ne soupçonnons pas. Mystérieux échanges qui font la vie de l’Eglise.
Combien d’entre nous demandent encore à célébrer des messes pour nos défunts ? Fort peu, car beaucoup d’entre nous avons perdu le sens de la prière d’intercession pour les défunts et de la valeur de l’offrande du sacrifice de la messe pour les vivants et pour les morts. Ravivons en nous la faim de la vraie vie, de vivre la mort dans le mystère surnaturel de l’espérance chrétienne, de secouer notre atonie spirituelle, et de dilater notre cœur aux dimensions du Ciel pour nous-mêmes et pour tous les hommes.
L’Espérance n’est pas un vain mot. Chaque homme dans sa nuit s’en va vers la lumière. Pas «dans la mort » assistée ou donnée, mais VERS la Lumière du Vivant pour toujours. AMEN.
Père Patrice MARIVIN
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