26è dimanche du Temps ordinaire
«Toi, l’homme de Dieu, cherche à être juste et religieux, vis dans la foi et l’amour, la persévérance et la douceur » !
Interpellation qui réconforte et encourage. Elle est de Saint Paul à son jeune ami Timothée.
Interpellation que nous manquera pas de relever notre évêque en ordonnant, cet après-midi, en la basilique de Sainte Anne d’Auray, six hommes mariés, diacres permanents ! Un vrai programme de vie pour ceux qui s’engagent à la suite du Christ.
Rappelez-vous, les deux dimanches précédents, Paul insistait sur le centre de la foi, par rapport à tout autre point, le Christ Sauveur, seul Médiateur entre Dieu et les hommes. Paul a été chargé par Jésus de l’annoncer, malgré son passé de pécheur : « car il m’a été fait Miséricorde ».
Aujourd’hui, Paul exhorte Timothée à poursuivre sur le même chemin, à être totalement apôtre, homme de Dieu. Il énumère les qualités essentielles de l’apôtre, on pourrait dire ses armes du combat pour le Christ. Dans ma lecture attentive, ce matin, je peux répéter, lister, et m’attarder sur chacun de ces traits d’un homme de Dieu : «justice, piété, foi, charité, persévérance, douceur. Timothée en a fait une belle profession, une belle proclamation, devant de nombreux témoins, à son baptême probablement ou à un envoi en mission.
Nous identifions avec Timothée des conseils forts : recherche, combat, garde, empare-toi, demeure irréprochable… Toutes les exigences d’un programme de vie pour l’ami de Paul.
Vous aurez remarqué que c’est tout le contraire de la première lecture du jour. La bande de vautrés qui vivent bien tranquilles… et de l’évangile de l’homme riche, vêtu de pourpre et de lin, qui faisait chaque jour des festins somptueux.
Alors, et nous aujourd’hui ?
Exerçons nous à professer notre foi, non pas seulement en paroles, mais en actes ! Comme Timothée, soyons capables d’une belle profession de foi, à chaque fois que l’occasion nous en est offerte. Nous ressemblerons ainsi à Jésus et à tant de saints qui ont donné à travers leur vie, le témoignage de la belle espérance qui les faisaient tenir.
Quelle est-elle, cette belle espérance ?
- C’est bien sûr celle de la justice de Dieu qui veut que tous les hommes aient la vie et n’en soient pas exclus.
- C’est celle de ceux qui se battent pour la paix dans un monde de violence ;
- C’est celles de ceux qui refusent les comportements mesquins, orgueilleux ou dominateurs ;
- C’est celle de ceux qui accompagnent les pauvres et les petits pour qu’ils trouvent l’expression de leur dignité. Lazare représente les pauvres de tous les temps. Ceux qui sont rejetés car trop fragiles ou différents, ceux qui n’ont pas de place dans notre société de consommation. Ceux que nous mettons de côté à l’école ou au travail.
- C’est celle de ceux qui montrent que cette vie n’est pas fermée sur la porte des satisfactions terrestres, mais qu’elle est ouverte à la joyeuse assurance de la présence du Seigneur qui aime et accompagne tout homme.
- C’est celle de ceux qui savent que le combat de la foi n’est pas le combat de la société ou de la politique. Le combat de la foi, rappelons-le, est de rechercher la justice, la piété, la charité, la persévérance et la douceur. En faisant appel aux passions des hommes, on peut toujours trouver des militants prêts à se jeter dans la guerre réelle ou virtuelle, à se lancer des messages enflammés sur les réseaux sociaux, à croire que l’on est plus chrétien parce qu’on est plus passionné ou violent. Le combat de Paul, c’est celui de la douceur, de la vérité qui rend libre, c’est celui du Christ lui-même , au moment où il rend son témoignage devant Pilate : «Si mon Royaume était de ce monde, mes gardes auraient combattu… Mon Royaume n’est pas de ce monde… ».
Chers paroissiens de la cathédrale. Toi l’homme, la femme, l’enfant de Dieu ! Ne te trompe pas de combat ! Cherche à être juste et vrai, fidèle et bon ! Vis et annonce au quotidien la confiance dans la Parole de Dieu qui appelle sans cesse à la Vie. AMEN.
P. Patrice Marivin