25è dimanche du temps ordinaire - Jour de rentrée paroissiale
Joie pour nous de vivre ensemble cette rentrée paroissiale !
Joie d’accueillir la Parole de Dieu entendue à l’instant même si, à première vue, elle nous parait, insensée !
Tentons de comprendre !
Depuis 3 dimanches, la liturgie nous donne de lire des paraboles qui ont presque toutes le même fil rouge :
- Aller chercher la brebis perdue,
- Se réjouir de ce qui était perdu et retrouvé,
- Réintégrer le fils perdu qui avait dilapidé l’héritage de son père
Et aujourd’hui, l’évangile nous propose d’agir à contrepied de ce qui est attendu et de ce qu’on croit être juste.
Essayons de décrypter entre lignes.
Il me semble que Jésus veut provoquer la rigidité des scribes et des pharisiens qui l’écoutent et qui n’attendent qu’une chose : le piéger.
Jésus sait que les enseignements miséricordieux qu’il donne, choquent les bien-pensants, ceux qui se croient parfaits parce qu’ils observent la loi à la lettre, mais sans coeur. Alors, il force le trait.
A votre avis :
« Qui se cache derrière l’image de ce gestionnaire qui dilapide les biens de son maître ? »
Eh bien, c’est lui, Jésus !
C’est lui l'intendant "dispendieux" qui passe sa vie à dilapider la bonté et la miséricorde de son Père en nous remettant nos dettes, en nous faisant des "crédits d'impôts" à tour de bras, en accueillant les pécheurs que nous sommes.
Voilà ce qu’il faut retenir de cette parabole, car elle nous parle de la folle sagesse de Dieu qui est aux antipodes de nos schémas de pensée surtout quand il s’agit d’argent.
Elle nous parle du renversement de nos justices comptables afin de retrouver le sens de la générosité qui fait du bien et le sens de l’habileté qui créer des liens.
En ce dimanche de rentrée, je ne vous demande pas :
- en premier : «avez-vous une vie conforme à l’Evangile ? »
- Ni : «est-ce que vous êtes déjà formés ?,
- ni : «êtes-vous humainement solides »…
Je vous demande seulement :
Voulez-vous être généreux, voulez-vous renoncer à votre individualisme, voulez- être en communion les uns avec les autres et cheminer au sein de notre famille paroissiale ? »
Voulez-vous devenir des intendants habiles et diplomates pour tisser des liens, créer de nouvelles fraternités, accueillir et être accueillis dans la maison des autres ?
Il est impossible d’être pleinement chrétien et de le demeurer, sans expérimenter concrètement que nous faisons partie d’une même famille, celle des enfants de Dieu.
Dans cette famille, chacun peut avoir sa place et dans notre famille paroissiale.
Voici nos ambions :
- Que personne ne vienne ici sans être accueilli, connu et reconnu. Un bonjour, une salutation, un sourire, un accueil sur le parvis. Un partage à l’issue de la messe… La grâce de notre parvis ! Ayons le souci de rejoindre, d’appeler, de rencontrer et d’inviter.
- Offrir à chacun la grâce de progresser dans la connaissance du Christ et de sa vocation. Servir la croissance humaine et spirituelle de tous et de chacun.
- Offrir chacun ait la possibilité de faire l’expérience concrète de la fraternité au sein d’un petit-groupe, d’une « Oasis d’Espérance ». 9 rencontres à l’année autour de la Parole de Dieu.
- Accueillir qui frappe à la porte pour des baptêmes, mariages ou obsèques… Spécialement ceux qui sont à un tournant de leur vie. Être les pieds et les mains du Christ, ses oreilles et sa bouche pour visiter, écouter et consoler ceux qui portent parfois de bien lourds fardeaux. Ne jamais oublier les malades, les personnes âgées ou isolées !
- Considérer comme une grâce notre paroisse aux presque 1000 visages, paroisse inter générationnelle. Veillons à ce que des passerelles véritables nous permettent de mieux nous connaitre et nous apprivoiser ! Riche de cette belle diversité, nous sommes invités à élargir nos regards. Ne soyons pas compartimentés, chacun dans sa bulle ou sa préférence.
Soyons au service du Christ et au service les uns des autres ! Faisons tomber les murs, les cloisons , contruisons des passerelles ….
Plus encore, regardons la folle sagesse de Dieu qui s’est manifestée en Jésus. Lui de condition divine ne s’est pas « cramponné » à son rang, ni à son titre, mais il s’est donné au monde pour que nous ayons la vraie Vie.
Seigneur-Jésus, apprends-nous à être généreux, à donner sans compter, sans attendre d’autre récompense que celle de savoir que nous travaillons pour que ton règne vienne. AMEN.
P. Patrice Marivin