Homélie des obsèques de M. Bruno GRENIE

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« Nous ne savons ni le jour, ni l’heure. Mais nous savons que c’est toi Seigneur »

Où étais-tu Seigneur vendredi soir ? Toi le Dieu du Ciel et de la Terre, Toi le Créateur, le Libérateur, le Sauveur. Toi le Dieu de Bruno. Celui qui ne condamne pas, que ne juge pas, qui aime et qui console ! Où étais-tu ? Toi le Dieu de la Vie et de la Paix, celui qui nous enseigne les Béatitudes.

Heureux… Malheureux avons- nous entendu à l’instant… Malheureux nous le sommes depuis vendredi soir. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Mystère… Il faudra du temps, de la délicatesse et de la patience pour appréhender, pour assumer un tel départ… Mais avec la vie de Bruno, à bien y penser, ce n’est pas une rupture mais un passage… « Je sais que mon Libérateur est Vivant ». « Et le murmure d’une brise légère ».  

La première fois que j’ai vu Bruno et appris à la connaitre, c’était, un certain été, en session à Paray le Monial. « On est toujours le petit de quelqu’un, le grand d’un autre » n’est-ce-pas. L’homme n’était pas confi en dévotion à la chapelle, il n’était même pas à écouter un bel enseignement, non, il était derrière les étals à servir un repas, sobre, très sobre. Avec empathie et sourire.

Nous avons conversé. Il m’a taquiné, il savait faire… dans la Cité du Cœur de Jésus.

Et si c’était ça le grand mystère : Bruno nous quitte un vendredi ! Cœur aimé, cœur fragile, cœur blessé, mais Cœur du Christ Ressuscité vivant à jamais !

• Il y a des êtres qui ne disent jamais du mal de personne et dont personne ne dit du mal.
• Il y a des êtres qui ne font pas de bruit, mais qui font beaucoup de bien. Le bien ne fait pas de bruit. Le bruit ne fait pas de bien.
• Il y a des êtres qui font l’unanimité sans jamais rechercher la gloire et les honneurs, parce qu’ils veulent demeurer serviteurs et rester humbles et sincères.
• Il y a des êtres qui parlent peu, mais qui font beaucoup par leur présence et les multiples gestes d’amour et de tendresse qu’ils offrent avec leur cœur et leurs mains sans rien attendre en retour.
• Il y a des êtres qui sont proches de vous sans jamais s’imposer, ni vous accaparer.
• Il y a des êtres qui aiment le Christ de manière si simple, authentique et sincère qu’ils nous le rendent présent comme si nous pouvions le voir de nos yeux, le toucher de nos mains et l’entendre avec nos oreilles.

Quand Dieu est aimé à la première place, alors tout devient vrai, chaste et pur, et tout est aimé comme il faut. Un cœur pur c’est un cœur entier, simple, sans compromission, sans bassesse, ni corruption.  « Vous valez ce que vaut votre cœur ! ».

« Nous ne sommes pas la somme de nos faiblesses et de nos échecs mais la somme de notre capacité à aimer les autres comme Dieu, lui, nous aime le premier » Saint Jean-Paul II.

Bruno nous quitte. Son corps va se dégrader mais l’intelligence de son âme entre maintenant dans la Joie du Ciel  …. ou plutôt, pardon, passe de l’extension de la pharmacie du Loc, à l’officine de l’Eternité !

Sans ordonnance ni prescriptions, est délivré, là-haut, le meilleur des baumes de tendresse. Au ciel, le Seigneur caresse les blessures et soigne les âmes de ceux qui ont cru et espéré en lui.   

Où étais-tu Seigneur vendredi soir ? Dans le murmure d’une brise légère qui donne la paix et indique un chemin d’Espérance.

Chère Françoise, chers enfants, il y a votre tristesse et comment ne pas la comprendre ? Mais Bruno avait une telle foi que l’Espérance ne peut pas vous décevoir. Scrutez maintenant les signes des temps, les « clins DIEU » viendront !  

Nous allons maintenant célébrer l’eucharistie avec et pour Bruno. Avec lui, car nous espérons qu’il chante déjà la Tendresse du Père avec les anges et tous saints, pour lui, pour le repos de son âme, pour qu’il soit, peut-être, lavé et purifié de ce qui l’a parfois empêché d’aimer en vérité.

 C’est en communion tout à l’heure que nous le retrouverons ! En recevant le Christ, Pain Vivant descendu du Ciel, nous nous approchons mystérieusement de Bruno et de celles et ceux qui participent déjà au festin des noces dans la Jérusalem Céleste.

Où es-tu Seigneur ?

Tu es là, parmi nous, par Ta Parole et par Ton Pain, par notre amitié et notre solidarité, par notre confiance en l’Eternité !

« Nous ne savons ni le jour ni l’heure. Nous savons que c’est toi Seigneur ».  Amen.

P. Patrice Marivin